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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Aurélie Tronchet
Paris : Calmann-Lévy, avril 2011
324 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4203-5
Coll. "Robert Pépin présente"
Frères ennemis
La mondialisation qui occupe nos esprits aujourd'hui ne date pourtant pas d'hier. Déjà en 1953, à Glasgow, Lennox s'y trouve confronté. Cette mondialisation trouve ses racines dans la Seconde Guerre mondiale durant laquelle les soldats qui ont bourlingué à travers le monde ont forcément fait des rencontres, et pour les moins fréquentables d'entre eux, de mauvaises rencontres.
C'est entre autre le cas de Tam McGahern. Ancien soldat du désert, il est revenu en Éosse et entend bien vivre de truanderie. Il rêve d'un gros coup, lié justement à cette mondialisation. Est-ce pour cette raison qu'il est assassiné au fusil dans la chambre de son amie ? Et pourquoi son frère se cache-t-il ? La police cherche du côté des trois gros gangsters qui gèrent la ville, mais ceux-ci, se sachant innocents, engagent Lennox, petit détective privé pour trouver la vérité.
Toute l'intrigue tourne autour de ce personnage, atypique. Détective, il se moque de la loi et essaie de naviguer pour survivre. Amoureux d'une femme, il se contente de liaisons sans lendemain. Canadien, il se plait dans cette Europe tourmentée. Pour le reste il est un héros de roman noir classique pris dans des intrigues qui le dépassent, alors qu'il prend des coups sur la tête et dans le cœur. Il se bat seul contre la police et les truands pour défendre sa vie et son honneur, la routine, quoi.
Le nom du héros, Lennox, était sans doute déjà une indication que l'on allait s'aventurer dans un roman noir car c'est là le nom d'un ami de Philip Marlowe, le détective de Raymond Chandler. Hommage indirect aux personnages et au hardboiled de l'âge d'or, Lennox en emprunte les codes. Détective, femme fatale, police corrompue et brutale, truands qui se partagent la ville, intrigue complexe, humour cynique de bon aloi. On s'installe dans les années 1950 pour une bonne raison et tout se déroule sans fausse note. Mais Craig Russell l'actualise pour ses lecteurs avec des relations sexuelles explicites, une violence crue des coups et une description tangible des traumatismes qui s'ensuivent, et arrière-plan politique peu usité pour éviter d'en faire uniquement un atout nostalgique mais bien pour ancrer ce roman noir dans la réalité contemporaine.
On en parle : La Tête en noir n°151
Citation
Je n'ai nul besoin de me rappeler les encyclopédies de mon enfance pour savoir que le crane contient un organe très vital, non pas qu'il me semble en avoir fait grand usage ces quatre dernières semaines.