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508 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-08743-9
Coll. "Thriller"
Le Darwinisme pour les Nuls
Avec Gataca, plus encore qu'avec ses précédents romans, Franck Thilliez endosse à la perfection le rôle de vulgarisateur scientifique en proposant un thriller sur fond de biologie évolutive, d'ADN et de théorie darwinienne sans perdre son lecteur dans les méandres du jargon scientifique. On en reviendrait presque à regretter de n'avoir pas été plus attentif durant les cours de sciences naturelles au lycée. Les puristes pourront regretter un style narratif parfois naïf, donnant à Franck Thilliez l'apparence d'un auteur à deux visages. Celui d'un stakhanoviste lorsqu'il aborde les aspects techniques et scientifiques relatifs au thème du roman, et celui d'un romancier à l'écriture simpliste quand la narration s'attarde sur les personnages, Lucie Henebelle et Franck Sharko, ses deux héros fétiches que l'on retrouve pour la deuxième partie de son diptyque consacré à la violence et entamé avec Le Syndrome [E].
À la fin de cet opus, Franck Thilliez avait laissé ses lecteurs dans un état d'anxiété. Alors que Lucie semblait avoir trouvé le bonheur avec Sharko, Clara et Juliette, ses filles jumelles disparaissent quasiment sous leurs yeux. Gataca débute quelques mois plus tard. Lucie a démissionné de la police après la découverte du corps de Clara, sauvagement assassinée par Grégory Carnot. Elle refuse d'entendre parler de Sharko sur qui elle rejette la faute de ce meurtre. Suite à cette affaire, ce dernier est devenu l'ombre de lui-même. Il n'a plus que la peau sur les os, enchaîne les insomnies et les heures de boulot depuis qu'il a demandé à être réaffecté sur le terrain. Lorsqu'il est dépêché sur le meurtre d'une étudiante en biologie évolutive survenu dans la cage d'un chimpanzé, il est loin de se douter que cette enquête le conduira de nouveau à côtoyer Lucie. L'étudiante, qui travaillait sur une thèse portant sur les liens entre la violence et le fait d'être gaucher, avait rencontrée peu avant sa mort, de nombreux criminels catalogués extrêmement violents. Parmi eux, un certain… Grégory Carnot. La présence du meurtrier de la petite Clara dans cette affaire va amener Lucie et Franck à retravailler en équipe et à mettre les pieds dans un monde où la violence trouve ses racines dans les gènes.
Victor Hugo disait que "La naïveté est le visage de la vérité". Cette citation illustre parfaitement le sentiment que l'auteur éprouve pour ses deux protagonistes : un attachement vrai et indéfectible qui transpire à chaque ligne où ils apparaissent. C'est cette naïveté ajoutée à l'impressionnant travail de documentation et de retranscription qui font la force et la puissance de ce roman, certainement le meilleur de Franck Thilliez à ce jour.
On en parle : Alibis n°44
Citation
L'édito, en anglais, était très bref : où fallait-il chercher les causes de la violence ? Dans la société ? Le contexte historique ? L'éducation ? Ou dans ces portions de chromosomes que l'on appelle les gènes ?