La Mort au crépuscule

Non mais ça va pas ! Espèce de taré ! T'as failli me descendre bordel de merde ! - Calme-toi. J'tue un otage c'est tout. C'était le plan. - Non ! C'est l'hôtesse d'accueil qu'il fallait buter ! L'hôtesse d'accueil, tu comprends espèce d'idiot ?
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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

La Mort au crépuscule

MAJ lundi 02 mai 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

William Gay
Twilight - 2006
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Le Masque, mars 2010
310 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-3425-3

Actualités

  • 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
  • 16/03 Édition: Parutions de la semaine - 16 mars
    Une semaine placée sous le signe de la seconde chance avec les publications au format poche des romans en "Folio policier" de D.O.A. (Le Serpent aux mille coupures et surtout du nouvellement regretté William Gay (La Mort au crépuscule). Toujours en poche, à signaler, le dernier roman de l'Argentin Ernesto Mallo, Voyou argentin, où le retour de Lascalo. Stéfan Máni revient avec Noir karma à la "Série noire" pour un roman que l'on espère plus abouti que le précédent (qui ressort en poche, et qui avait ouvert quelques voies sans prendre la peine de les refermer). Le livre de la semaine, à notre humble avis subjectif (vu que nous n'avons pas lu tous les ouvrages listés), est à piocher du côté de chez Viviane Hamy, avec Karim Miské, un nouveau venu, qui signe un prometteur Arab jazz. Aurélien Molas signe peut-être le roman de la confirmation, du moins celui que l'on attend au tournant. Marie Vindy débarque dans la collection "Fayard noir". Et les éditions de Minuit nous proposent une œuvre commise par... Alain Robbe-Grillet !
    Pour le reste, faites votre choix :

    Grand format :
    Qui veut encore tuer le Christ ?, de Gilbert Abas (Tatamis)
    Le Sang de la vigne. On achève bien les tonneaux, de Jean-Pierre Alaux & Noël Balen (Fayard)
    Départ de feu, de Alex Berenson (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Meurtre sur la côte ouest, de Sandy Cook (ESI)
    Et pourtant j'étais mort, de Xavier Couture (Le Masque, "Grands formats")
    Le Saboteur, de Clive Cussler & Justin Scott (Grasset)
    Joyeux Noël Constantin !, de Gilles Del Pappas (Après la lune)
    L'Enfer commence maintenant, de Karin Fossum (Le Seuil, "Policiers")
    La Mort au crépuscule, de William Gay (Folio, "Policier")
    Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
    Double meurtre à Borodi Lane, de Jonathan Kellerman (Le Seuil, "Policiers")
    Un thé chez Confucius, de Frédéric Lenormand (Philippe Picquier)
    L'Intrus, de David L. Lindsey (Gallimard, "Série noire")
    Noir karma, de Stefan Mani (Gallimard, "Série noire")
    Ordures connection, de P. J. Martin (L'Écailler, "Pulp")
    Les Fantômes du delta, d'Aurélien Molas (Albin Michel, "Romans français")
    Givre noir, de Pierre Pelot (La Branche, "Vendredi 13")
    Movida kamikaze, d'Adrien Petrache (LC éditions du Nouveau livre, "Collection suspense noir")
    Wonderland, de Gilda Piersanti (Le Passage, "Ligne noire")
    Le Roi lézard, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
    The Doors : 21 nouvelles aux portes du noir, sous la dir. de Jean-Noël Levavasseur (Buchet Chastel, "Littérature française")
    Une femme seule, de Marie Vindy (Fayard, "Noir")

    Poche :
    Demasiado corazon, de Pino Cacucci (Bourgois)
    Jeux de pouvoir, de John Connor (Le Masque, "Masque jaune")
    Le Serpent aux mille coupures, de D.O.A. (Folio, "Policier")
    Le Cercle Octobre, de Robert Littell (Pointdeux)
    Voyou argentin, de Ernesto Mallo (Rivages, "Noir")
    Noir océan, de Stefan Mani (Folio, "Policier")
    Les Gommes, d'Alain Robbe-Grillet (Minuit, "Double")
    Les Anges s'habillent en caillera, de Rachid Santaki (Points, "Roman noir")
    Mesquite Road, de Gabriel Trujillo Muñoz (Folio, "Policier")
    Le Huitième péché, de Philipp Vandenberg (City, "Poche thriller")

    Grands caractères :
    Les Neuf dragons. 1, de Michael Connelly (La Loupe)
    Les Neuf dragons. 2, de Michael Connelly (La Loupe)
    Un safari tout confort, d'Alexander McCall Smith (La Loupe, "Détective")
    Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Loupe, "Roman")
    Liens : Les Neuf dragons |Le Serpent aux mille coupures |Noir Océan |Arab jazz |Double meurtre à Borodi Lane |On achève bien les tonneaux |Jeux de pouvoir |Jean-Pierre Alaux |Alex Berenson |Michael Connelly |John Connor |Clive Cussler |Gilles Del Pappas | D.O.A. |William Gay |Jonathan Kellerman |Frédéric Lenormand |Robert Littell |Ernesto Mallo |Stefán Máni |Alexander McCall Smith |Aurélien Molas |Pierre Pelot |Gilda Piersanti |Jean-Bernard Pouy |Dominique Sylvain |Jean-Noël Levavasseur |Gabriel Trujillo Muñoz |Marie Vindy |Karim Miské |Rachid Santaki

Une forêt au cœur noir

William Gay, avec La Mort au crépuscule, nous plonge dans le Harrikin, une forêt majestueuse autant qu'irréelle, à la rencontre de personnages extraordinaires pendant qu'un tueur acharné poursuit impitoyablement sa proie.

Le roman comporte tous les ingrédients du conte gothique. Son point de départ bien entendu. Deux adolescents, un frère et une sœur, se sont mis en tête que Fenton, le croque-mort du coin, s'amusait d'une manière ou d'une autre mais d'une manière toujours scabreuse avec les corps qu'il avait en charge d'enterrer. L'ouverture des tombes leur permet de s'assurer de la perversité de cet homme. Mais c'est le vol de photos où le croque-mort lui-même se met en scène avec ces corps qui va donner au récit une toute autre ampleur. Car Fenton entend bien les récupérer d'autant plus que la sœur le fait chanter. Et il engage Sutter, un tueur auquel personne dans le comté n'ose s'opposer. La sœur morte et aux mains du croque-mort, le frère, Kenneth, n'a d'autre choix que d'aller dans le comté voisin où justice sera faite. Pour cela, il doit traverser la forêt du Harrikin. Cette forêt, étrangement peuplée, Kenneth la traverse la peur au ventre. Il sent l'haleine de Sutter sur ses talons. Il croise des personnages véritables Freaks en puissance. Certains l'accueillent, d'autres le rejettent. Tous, peu de temps après, ont affaire à Sutter. Kenneth et Sutter s'enfoncent en profondeur dans le froid et la neige avant de nous offrir un final hallucinant, digne d'un véritable film d'horreur dans les dernières pages.

C'est à la fois dans la description de cette forêt du Harrikin, véritable personnage principal du roman, et dans cette façon qu'il a de camper ses personnages secondaires, que William Gay asseoit sa spécificité. Le roman est véritablement bien charpenté. Tout juste si on peut lui opposer cette fin à rebondissements multiples dans laquelle Kenneth oublie ce qui lui a permis de s'échapper temporairement des griffes de Sutter : le plus court chemin vers la survie est la ligne droite. Il prend son temps, il se perd en conjecture alors même qu'il ouvre les portes du tribunal qui doivent lui offrir le salut. Les portraits de Fenton avec sa descente toujours plus hallucinante dans la folie et de Sutter qui trouve presque la voie de la rédemption sous la neige sont bien sentis et nous permettent de nous immerger dans un cauchemar noir, gothique et troublant.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45

Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2010

Citation

Je ne suis pas né d'hier, mais je n'ai jamais entendu dire que les croque-morts manquaient de clients au point de devoir tuer les gens pour faire marcher le commerce. Les gens meurent tout le temps, c'est comme ça que le monde tourne. Reprenez donc ces légumes, là.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 19 octobre 2012
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