Contenu
Poche
Réédition
Tout public
332 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2215-2
Coll. "Noir", 819
Actualités
- 16/06 Nécrologie: Décès de Jean Vautrin
Selon le blog de l'association 813 - Les Amis des littératures policières, qui se fait l'écho d'un message de Claude Mesplède, le romancier Jean Vautrin est mort. Jean Vautrin, de son vrai nom Jean Herman, prix Goncourt en 1989 pour Un grand pas vers le Bon Dieu, était à la fois un brillant conteur d'histoires et un merveilleux styliste. Amateur de la grande histoire, celle qui s'écrit avec un grand H, il avait bâti une œuvre impressionnante dont Le Cri du peuple, adapté par Jacques Tardi en bande dessinée, est une pierre angulaire graphique qui relate la commune de Paris. Emmanuel Moynot avec L'Homme qui assassinait sa vie, Baru avec Canicule ou encore Eugénie Lavenant avec Le Pogo aux yeux rouges avaient donné ampleur et relief à ses intrigues noires classieuses. Les amateurs de romans policiers se rappeleront Billy-Ze-Kick (1974), Typhon gazoline (1977) et donc Canicule (1982), adapté au cinéma par Yves Boisset. C'est d'ailleurs au cinéma que Jean Vautrin avait débuté sa carrière étant tour à tour assistant réalisateur, réalisateur et scénariste (de renom). Il aura collaboré avec Georges Lautner, Claude Miller, Yves Boisset et Gilles Béhat. Jean Vautrin est décédé à l'âge de quatre-vingt-deux ans ce mardi 16 juin dans sa maison de Gradignan. Adieu l'ami.
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Canicule sanguine
Les éditions Rivages rééditent Canicule, un roman truculent, espèce de farce bucolique noire et sanguinolente de Jean Vautrin, adapté au cinéma par Yves Boisset avec Miou-Miou et Lee Marvin.
L'ennemi publique Jimmy Cobb ne s'attend sûrement pas à trouver une fin peu glorieuse dans le trou du cul de la Beauce en pleine canicule. Il vient d'éliminer ses partenaires d'un hold-up coupables de l'avoir donné aux flics. Il a un plein sac d'argent avec lui. Quand il enterre son butin, il ne lui vient pas à l'esprit qu'un adolescent un peu attardé sur les bords observe son manège. En fuite éperdue, une meute de flics aux fesses, il tombe sur une ferme isolée où il rencontre des habitants tous plus timbrés les uns que les autres. Ce microcosme est régie par la violence à coups de ceinturon, le sexe, les mauvaises odeurs, l'alcool et les frustrations. Jean Vautrin passe de personnage en personnage, chacun donnant son point de vue dans un style personnel. Il y en a du monde dans cette Beauce-là : un Arabe passif, un Noir revanchard, une foldingue assoiffée de sexe, deux campeuses étrangères aux seins nus, un adolescent encore plus attardé que les autres, des truands à la petite semaine, des membres du GIGN en hélicoptère, un pompiste vérolé cradingue, une vieille servante qui cache des lingots sous son matelas, une femme qui rêve d'assassiner son mari, et un mari qui se croit le plus futé de la planète. Sans compter les chiens, les sangliers et une araignée.
On se dit que l'on a affaire à une comédie noire. D'ailleurs même s'il y a un peu de violence, elle est toute en retenue et elle prête à sourire. Et puis Jean Vautrin fait s'abattre un déluge de feu sur toute cette canicule. L'immoralité est au rendez-vous et elle ne quittera plus le roman. Du grand art loufoque, noir avec du sang qui tâche et colle.
Citation
Un mineur, ça se retrouve. Et en dix coups de ceinturon, il nous aura dit où est le milliard.