Comme ton ombre

Nul n'a intérêt à gagner cette guerre ; ils ont intérêt à ce qu'elle continue. Vous ne pouvez pas être naïf à ce point. Des dizaines de milliards dépensés chaque année pour les forces de police, le matériel, les prisons... c'est un commerce. La guerre contre la drogue c'est du business. Et ça veut dire "acheter de l'influence au plus haut niveau du gouvernement des États-Unis", depuis toujours. Vous croyez que vous allez arrêter ça ? Soyez adulte.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Thriller

Comme ton ombre

Psychologique MAJ vendredi 27 mai 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,8 €

Elizabeth Haynes
Into the Darkest Corner - 2011
Traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter
Paris : Presses de la Cité, avril 2011
462 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-08888-7

Actualités

  • 10/07 Prix littéraire: Sélection de juillet du Prix des lecteurs du LdP
  • 04/05 Édition: Parutions de la semaine - 4 mai
    Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. C'est ainsi que de nombreux noms émergent de cette liste de parutions ou de remises en vente (sacré Jo Nesbø). Entre Mapuche, de Caryl Férey, La Vérité, de Peter Temple, L'Homme à la bombe, de Christian Roux et L'Heure des gentlemen, de Don Winslow, les adeptes de littérature noire vont être servis. Alors bien sûr il y a aussi pléthore de thrillers, quelques romans historiques, un certain nombre de romans policiers à la facture classique. Mais il y a aussi quelques perles anciennes comme ce Camion, de Per Wahlöö, l'édition poche du roman très Agatha Christie d'Antoine Bello, Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet. Pour le reste, le choix s'avèrera cornélien. Mais c'est un peu ce que l'on souhaiterait avoir comme choix chaque semaine...

    Grand format :
    Profanation, de Jussi Adler-Olsen (Albin Michel, "Thriller")
    Habemus papam : petits meurtres dans la cathédrale, de Robert Azaïs (TDO)
    EMP, de Christian Comanzo (Presses du Midi)
    À la vie à la mort, de Henri Courtade (Lucane)
    L'Ambassadeur d'Hippocrate, de Yves Desmazes (3D)
    Mapuche, de Caryl Férey (Gallimard, "Série noire")
    Le Relais de l'éléphant, de Gilles Guillemain (La Bouinotte, "Black Berry")
    Les Îles mystérieuses, de Frédéric lenormand (Fayard, "Littérature française")
    Carnyx, de Pierre-Olivier Lombarteix (La Bouinotte, "Black Berry")
    Accents graves, de Mary Play-Parlange (Ex æquo, "Rouge")
    Meurtres exquis au parti socialiste, de Jean-Marc Raynaud (Libertaires)
    le Méhari de Sylvie, de Fabienne Smets (Petits tirages, "Roman")
    La Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller")
    Le Crime était déjà écrit, de Jean-Max Tixier (L'Écriteau, "Polar")
    L'Espionne du Transsibérien, de Félicia Truffier-Malureanu (J. Do Bentzinger)
    L'Heure des gentlemen, de Don Winslow (Le Masque)

    Poche : Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet, d'Antoine Bello (Folio)
    Le Chat qui déplaçait des montagnes, de Lilian Jackson Braun (10-18, "Grands détectives")
    Le Cimetière du diable, Anonyme (LGF, "Policier")
    L'Envol des anges, de Michael Connelly (LGF, "Policier")
    Prions pour la mort, d'Olivier Gérard (Lokomodo)
    Comme ton ombre, d'Elizabeth Haynes (LGF, "Thriller")
    Alex, de Pierre Lemaitre (LGF, "Thriller")
    Le Bonhomme de neige, de Jo Nesbø (Folio, "Policier")
    Les Cafards, de Jo Nesbø (Folio, "Policier")
    Le Léopard, de Jo Nesbø (Folio, "Policier")
    Rouge-gorge, de Jo Nesbø (Folio, "Policier")
    L'Homme à la bombe, de Christian Roux (Rivages, "Noir")
    Le Bal des iguanes, de Brice Tarvel (Lokomodo)
    Un monde sous surveillance, de Peter Temple (Rivages, "Noir")
    Le Camion, de Per Wahlöö (Rivages, "Noir")
    Liens : Profanation |Mapuche |Alex |Le Bonhomme de neige |Les Cafards |Le Léopard |L'Homme à la bombe |Un monde sous surveillance |L'Heure des gentlemen |Jussi Adler-Olsen |Michael Connelly |Henri Courtade |Caryl Férey |Olivier Gérard |Elizabeth Haynes |Pierre Lemaitre |Frédéric Lenormand |Jo Nesbø |Christian Roux |Brice Tarvel |Peter Temple |Per Wahlöö |Don Winslow

L'angoisse du quotidien

Lorsque le suspense naît de l'arrivée d'un tueur en série en ville ou lorsqu'on a été témoin d'un crime et que les gangsters vous pourchassent, l'intrigue est d'autant plus facilitée. Elizabeth Haynes, spécialiste en analyse criminelle pour la police anglaise, veut faire trembler nos nerfs avec des éléments plus diffus, de peurs du quotidien.
Comme ton ombre, nous propose de suivre une jeune femme aux phobies impressionnantes qui est obligée de vérifier plusieurs fois que sa porte est fermée, que les couteaux sont à la même place, etc. Coup de chance pour elle, un nouveau voisin s'installe dans son immeuble et il est psychiatre. Il veut l'aider mais peut-être aussi la piéger...
Elizabeth Haynes éclaire de l'intérieur une jeune femme libre qui peu à peu se trouve coincée par un Don Juan machiavélique qui entend contrôler sa vie à cent pour cent et qui dans le même temps la transforme en femme battue.
Malgré les voiles de l'écriture de l'auteur, les deux approches montrent très vite l'endroit où elles vont se rejoindre car elle décrit avec soin, avec brio, comme du vécu que le lecteur partage, les affres et les angoisses d'une jeune femme, prise au piège d'un traqueur qui sait manipuler amis, connaissances, police et justice.
L'écriture et l'intrigue sont agencées de manière à ne laisser qu'un nombre infime d'échappatoires : peu de personnages, peu de lieux, des pulsions sexuelles fortes et qui annoncent les violences, comme si c'était là les deux facettes d'une même médaille. Elizabeth Haynes ne néglige aucune piste allant jusqu'à nous montrer que la victime est parfois complice de son bourreau, et que l'histoire se répète inlassablement.
Mais c'est surtout l'aspect psychologique, soutenu par quelques scènes fortes et quelques fausses pistes, avec cette tension à suivre une victime sombrant dans son malheur puis tentant de se reconstituer, qui fait tout le sel de ce premier roman.

Citation

Même si c'était bizarre et déplacé de se balader en jupe courte et sans sous-vêtement au mois de décembre, l'excitation suscitée par son apparition inattendue perdurait. Au point que je regrettais presque de ne pas avoir pris son sexe sous la table.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 04 mai 2012
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