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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter
Paris : Presses de la Cité, avril 2011
462 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-08888-7
L'angoisse du quotidien
Lorsque le suspense naît de l'arrivée d'un tueur en série en ville ou lorsqu'on a été témoin d'un crime et que les gangsters vous pourchassent, l'intrigue est d'autant plus facilitée. Elizabeth Haynes, spécialiste en analyse criminelle pour la police anglaise, veut faire trembler nos nerfs avec des éléments plus diffus, de peurs du quotidien.
Comme ton ombre, nous propose de suivre une jeune femme aux phobies impressionnantes qui est obligée de vérifier plusieurs fois que sa porte est fermée, que les couteaux sont à la même place, etc. Coup de chance pour elle, un nouveau voisin s'installe dans son immeuble et il est psychiatre. Il veut l'aider mais peut-être aussi la piéger...
Elizabeth Haynes éclaire de l'intérieur une jeune femme libre qui peu à peu se trouve coincée par un Don Juan machiavélique qui entend contrôler sa vie à cent pour cent et qui dans le même temps la transforme en femme battue.
Malgré les voiles de l'écriture de l'auteur, les deux approches montrent très vite l'endroit où elles vont se rejoindre car elle décrit avec soin, avec brio, comme du vécu que le lecteur partage, les affres et les angoisses d'une jeune femme, prise au piège d'un traqueur qui sait manipuler amis, connaissances, police et justice.
L'écriture et l'intrigue sont agencées de manière à ne laisser qu'un nombre infime d'échappatoires : peu de personnages, peu de lieux, des pulsions sexuelles fortes et qui annoncent les violences, comme si c'était là les deux facettes d'une même médaille. Elizabeth Haynes ne néglige aucune piste allant jusqu'à nous montrer que la victime est parfois complice de son bourreau, et que l'histoire se répète inlassablement.
Mais c'est surtout l'aspect psychologique, soutenu par quelques scènes fortes et quelques fausses pistes, avec cette tension à suivre une victime sombrant dans son malheur puis tentant de se reconstituer, qui fait tout le sel de ce premier roman.
Citation
Même si c'était bizarre et déplacé de se balader en jupe courte et sans sous-vêtement au mois de décembre, l'excitation suscitée par son apparition inattendue perdurait. Au point que je regrettais presque de ne pas avoir pris son sexe sous la table.