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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Thierry Piélat
Paris : Presses de la Cité, avril 2011
450 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-08524-4
Coll. "Sang d'encre"
Dépaysement garanti...
Décidément, le polar permet bien des détours et des libertés. Les "Kay Scarpetta" de Patricia Cornwell finissaient par devenir une saga sur fond criminel, et le personnage-narrateur-héros récurrent Sonchaï Jitpleecheep, s'il mène l'enquête entre deux joints, flanqué d'un acolyte transsexuel, s'intéresse tout autant à son itinéraire karmique de bon bouddhiste. Pourtant, il s'agit bien d'un polar : le roman débute sur le meurtre assez abominable d'un réalisateur d'Hollywood dans un quartier chaud de Bangkok, alors qu'un apprenti-parrain local veut faire de Sonchaï son consigliere - ce qui est assez mal vu karmiquement ! Sonchaïl se retrouve dans le même temps mule passeuse de drogue pour le compte de son patron...
Le Parrain de Katmandou est rythmé par les considérations de ce personnage tragi-comique obsédé par sa foi, qui en fait une sorte de Méndez (le héros de Ledesma) revu et corrigé par Wodehouse, avec évidemment un sens de l'humour typiquement britannique.
Bien sûr, si on préfère le thriller taillé au cordeau et monté comme un film de Michael Bay, ce roman contemplatif ponctué de harangues au farang de lecteur pourra sembler un peu mou et bavard, mais pour peu qu'on adhère à ce personnage à la voix assez unique — ce qui n'est pas vraiment difficile —, on comprend que, comme le dit l'accroche, la série puisse devenir addictive.
À consommer sans modération !
On en parle : La Tête en noir n°151
Citation
Vous me connaissez : je suis la pire des mauviettes de la police thaïe ; je ne survis que grâce à votre protection ; en dix ans de service, je n'ai jamais tué personne, même par accident. N'est-ce pas lamentable ?