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Inédit
Public connaisseur
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Dariot
Paris : Belfond, avril 2011
390 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7144-4827-9
Coll. "Noir"
Ce passé qui ne passe jamais
Le décor est d'un classicisme éprouvé : une petite communauté rurale américaine, où tout n'est que calme. Même les adolescents sont travaillés par la puberté et menacent constamment ce fragile équilibre. Parmi ces adolescents, il y a l'excentrique Charlene, qui sort avec le fils du policier local et accessoirement chante dans un groupe gothique.
Un soir, après avoir annoncé qu'elle partait pour New York, elle disparait. Le village est en émoi. Le policier se doit d'enquêter ce qui l'embête profondément car l'histoire lui rappelle la disparition d'une autre adolescente, il y a vingt ans, alors que lui-même finissait son adolescence. Comme on le voit le classicisme continue car les deux intrigues vont, bien évidemment, se recouper : les remous du passé explicitent les tensions du présent, les non-dits d'aujourd'hui renvoient à ceux d'hier. Pourtant un coupable avait été arrêté mais le policier sait bien qu'il était innocent.
La montée dramatique est faible car le lecteur commence à connaître ce genre d'intrigues. De plus, en multipliant les flash-backs, il est difficile de faire monter la tension autour de Charlene. En revanche, Lisa Unger s'offre le luxe de conclure l'intrigue principale avant la fin du livre pour détailler les répercussions de l'ancienne enquête dans un final cathartique qui permet de sauver aujourd'hui tout en faisant le deuil d'hier.
Les valses hésitations des adolescents, le choix de certains personnages secondaires (comme l'écrivain en herbe, dératisateur professionnel qui découvre à quarante ans l'amour et la confiance en soi), les relations tendues entre certains des protagonistes (la mère de Charlène était impliquée dans la disparition ancienne) constituent les bonnes surprises d'une histoire bien calibrée, lancée sur des rails classiques dont elle ne sortira pas.
On en parle : La Tête en noir n°151
Citation
En réalité seule une fine pellicule blanche avait recouvert le cadavre de Sarah. Il était si menu que le chef Crosby l'avait d'abord pris pour une branche d'arme.