Contenu
L'Héritage de Guillaumette Gâtinel
Poche
Inédit
Tout public
Excrémentaire mon cher Bialot
Joseph Bialot, avec L'Héritage de Guillemette Gâtinel, renoue avec la comédie noire à l'humour grinçant tout en explorant des pans sombres de l'histoire contemporaine. Il en résulte un roman rythmé sanguinolent et somme toute moral.
D'entrée de jeu l'histoire promet d'être réjouissante. La commune imaginaire de Rocbelle reçoit un héritage de vingt millions d'euros de la part d'une ancienne concitoyenne exilée et morte aux États-Unis. Elle s'appelle Guillemette, et le prénom prête à sourire d'autant qu'il s'adjoint un nom qui conjure l'allitération en gueux, et l'on se dit que ça va être du gratiné. Évidemment qu'il va y avoir contrepartie à cet héritage. La municipalité doit découvrir ce qui est arrivé quelques quarante ans plus tôt à son fils Sylvain victime officieusement d'un accident de vélo au détour d'un chemin en état d'ébriété. Antonin Merlot, ancien journaliste et ami de la victime se voit décerner le rôle de Rouletabille de service. Avec Alvaro Carmona, un ancien inspecteur de police, il va plonger dans les souvenirs issus de la guerre d'Algérie, de la révolution des Œillets et des banlieues embrasées à l'époque par les nombreuses frictions politiques en même temps que la pègre faisait acte de parasitisme aigu. L'enquête ne cesse de faire des allers et retours entre différents protagonistes gâteux peu à même de vouloir faire remonter à la surface des souvenirs douloureux. On va de maison de retraite en clinique privée, d'hôtels particuliers en appartement délabré. On croise nombre de femmes fatales jeunes ou vieilles. Mais l'enquête sème également la mort sur son passage. Les assassins devraient savoir qu'en matière de romans policiers, plus on empêche le héros d'enquêter, plus il se braque et enquête. Pour avoir oublié de lire Chandler et Hammett, celui qui est à la recherche d'un trésor de guerre va finir par y laisser sa peau non sans s'être rebellé ce qu'il faut, et avoir fait resurgir tout un amas excrémentaire - mon cher Bialot. Et l'on se dit que l'on a passé un très agréable moment de lecture, non sans en être sorti moins innocent. Plutôt pas mal, non ?
On en parle : La Tête en noir n°152
Citation
Les veuves sont toujours précieuses dans une enquête surtout lorsqu'elles peuvent être des meurtrières.