Histoires d'ici et d'ailleurs

La deuxième vague arriva à peine quelques minutes plus tard, les policiers tantôt tirant, tantôt poussant les marcheurs dans le parc et les rues transversales. Le hurlement des sirènes proches ou lointaines se mêlait aux cris des agents, aux chants des manifestants et au ronflement des moteurs qui démarraient de plus belle, partaient, puis revenaient encore et encore pour embarquer un autre groupe. Ben, figé sur place, observait la foire d'empoigne autour de lui. Les sirènes hurlaient sans discontinuer et, en fond sonore, tels des roulements de tambour, résonnait le staccato des rangers des policiers qui, un rang après l'autre, chargeaient le flot incessant des enfants.
Thomas H. Cook - La Fureur de la rue
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 03 décembre

Contenu

Nouvelle - Noir

Histoires d'ici et d'ailleurs

Politique - Autobiographie MAJ mercredi 22 juin 2011

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Luis Sepùlveda
Historias de aquí y de allá - 2010
Traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg
Paris : Métailié, mai 2011
146 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-86424-778-4

Chili incarné

Luis Sepúlveda revient au Chili à la chute de la dictature et retrouve un pays transformé. L'occasion pour lui de nous livrer vingt-deux nouvelles, chroniques, anecdotes, quelques instantanés de l'exil, du Chili, de la perte et de l'évolution de la société et du monde. C'est un retour sur soi, sur son passé et ses amis disparus auquel il se livre.

Il procède avec tendresse ou ironie, comme dans "Observations sur l'intellectualité" où trois gardes se livrent à l'interrogatoire d'un homme en appliquant à leur méthode leurs propres goûts en matière littéraire, en interrogeant "à la manière de". Et partout ce thème présent de la résistance des vaincus qui refusent la défaite : "Nous ne le disons pas mais la vigueur de nos accolades traduit la devise qui nous unit et qui nous permet de marcher avec dignité, de regarder sans honte nos enfants, de veiller sur l'avenir de nos petits-enfants. Cette devise dit : "Ni oubli, ni pardon."

La plupart de ces histoires ont été écrites pour la presse et l'on peut leur reprocher de manquer d'homogénéité, d'être parfois inégales. Mais en quelques mots Sepúlveda parvient à brosser un tableau, à raconter une histoire. Les fans du Vieux qui lisait des romans d'amour y découvriront la source, le vrai vieux, l'homme qui inspira le roman : il s'agit de Nushiño un chasseur qui hébergea l'auteur au cours d'une nuit pluvieuse. Parce que Sepúlveda en a connu des nuits pluvieuses, des traversées de forêts, de montagnes, de populations, et c'est même de là qu'il puise son inspiration. À ses côtés, on se perd dans la chronologie, dans les personnages, et sans doute que pour apprécier Histoires d'ici et d'ailleurs, il faut accepter de se laisser guider, de s'asseoir à la table d'un homme qui ne lirait pas que des romans d'amour et qui prendrait le temps de vous raconter ses vies à lui.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "Portrait de groupe sur fond d'absence : un reportage", "Plateforme Larsen B.", "Chili, une semaine de voyage. 30 janvier 2009", "La Dure et tendre fragilité des héros", "Grandes inventions perdues", "Attaque à main bénite", "L'Enclave", "Histoire de deux tragédies", "Mon ami, le Vieux", "Le Véritable auteur de Tarzan", "Alchimie de la lumière, du respect et du miracle", "... 19 juillet 1979...", "Observation sur l'intellectualité", "Écoute Chili... Katia Olevskaïa est morte", "Qui êtes-vous ?", "Tá", "Le Jour où Indiana Jones n'est pas arrivé à la gare Montparnasse", "Une friandise de soixante-deux pages", "Un chien nommé Edward", "Adiós, Turquito", "La  Télévision, ce véhicule culturel", "Vies de chiens", "Un vieux qui ne me plaît pas", "La Peña de los Parra" & "C'est pour toi, Soraya".

Citation

Pauvre Marcos. Pauvre Marcos. Il était né et avait grandi avec son épitaphe sur le dos.

Rédacteur: Gilles Marchand lundi 30 mai 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page