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La Vie en miettes
Poche
Réédition
Tout public
226 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-044229-4
Coll. "Policier", 615
Héritage malvenu
En 1972, Pierre Boileau et Thomas Narcejac, plumes bicéphales es lettres du roman à suspense psychologique, en sont à la moitié de leur carrière. La Vie en miette, vingt-deuxième roman de leur conséquente œuvre, offre une surprenante configuration, qui tarde à se dévoiler avant de se ponctuer dans la plus pure des noirceurs.
Le point de départ du roman est éblouissant et limpide. Raoul est masseur sur la côte d'Azur. Il s'est marié avec Véronique, une de ses riches clientes désœuvrée, sous le régime de la communauté. Mais son mariage bat de l'aile et un soir, il tente de les tuer, elle et lui, lors d'un retour nocturne en déboulonnant une roue de la voiture. Une procédure de divorce s'engage durant laquelle il accepte d'écrire une lettre expliquant ce geste insensé. Dans le même temps, un gros héritage lui arrive d'outre-Atlantique tandis que Véronique est gravement accidentée. Craignant qu'on ne l'accuse, il se précipite à son chevet pour découvrir qu'une autre personne a pris son identité. Dans son sac, l'adresse d'une propriété. Contre toute attente, il ne dévoile pas la supercherie. Il décide de s'occuper de l'inconnue, hémiplégique et muette, et d'enquêter...
Le roman ne cesse de s'emballer à mesure que Pierre s'interroge. Ses longs monologues intérieurs reflètent la perplexité chez un homme simple à la recherche d'une vérité qui tarde à se dessiner. Le livre fermé et reposé, le piège dans lequel il a été pris n'est que plus flagrant. Mais c'est avant tout la simplicité d'un plan machiavélique qui effraie. Boileau et Narcejac s'y entendent à merveille pour faire monter une sauce qui finit par éclabousser tout le monde. L'on se prend de sympathie pour Raoul, frustre mais entier, pour cette inconnue, belle, intriguante et blessée, pour cette femme de ménage toujours accorte mais qui pourtant se fait rembarrer lorsqu'une fièvre maligne s'empare de Raoul, et que tout dérape... se met en miettes. Tout simplement brillant.
Citation
C'était le chemin du Petit Poucet, semé non plus de cailloux, mais de catastrophes, et qui menait tout droit à la maison de l'Ogre.