Contenu
Contre-espionnage, nazis & histoire
La chute de Laurent Gbagbo, les soucis que l'on n'espère pas passagers de Kadhafi et l'arrestation de Mladic pourraient laisser penser que le monde va un peu mieux. Aussi, est-il parfois utile d'effectuer quelques piqûres de rappel ! À travers une intrigue de facture classique, servie par un personnage emblématique, nous suivons les malheurs de la fin du XXe siècle.
Agent du contre-espionnage français, Raul da Silva a louvoyé autour d'Allende dans la Moneda attaquée, et a sinué sous les balles des snipers en Yougoslavie. Il est venu se reposer dans la France profonde, et sa maison se trouve à l'ombre d'un château peuplé de crânes rasés. Dans les souterrains, le trésor de guerre d'Adolf Hitler. C'est dire si son histoire côtoie celles des filières de l'extrême droite.
Cela aurait pu être un "Poulpe" - ce qui aurait ajouté une touche d'humour à ce livre -, mais ce n'en est absolument pas un. Cela aurait pu être écrit par Arnaud ou Daeninckx, mais l'auteur ne démérite pas non plus. Avec de multiples rebondissements, des sous-intrigues et de plus nombreux personnages, ça aurait même pu être un roman de Robert Ludlum.
Servi par une érudition envahissante et à présent bien connue des amateurs, Le Crépuscule des hyènes développe une intrigue rapide, où le personnage central a laissé une compagne morte dans les ruines du Chili de 1973. Il a eu la malchance de tomber amoureux d'une ex-Yougoslave qui, retournée au pays pour les vacances, est l'objet de menaces s'il continue ses investigations. Lorsqu'il décide de prendre du repos, il croise de dangereux nazis. Cela fait beaucoup pour un seul homme, et distrait quelque peu de l'arrière-plan historique.
Bien mené, le roman aurait gagné, et c'est assez rare pour être noté, à être d'un volume plus conséquent, car on sent la documentation qui sous-tend : l'épisode chilien, la découverte du trésor des nazis, les missions en Yougoslavie, la collaboration et le rôle du clergé, sont autant de sujets de roman en soi.
Citation
Un corps criblé de balles et couvert de plaies et de brûlures provoquées par les électrodes et les cigarettes écrasées. Vive la mort, Charlie !