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Tueur en série sauce hamburger
Certaines recettes ont beau employer des ingrédients connus, cela n'empêche pas des auteurs d'en tirer un plat flattant les papilles. Mais Maelstrom, de la famille des hou-fait-moi-peur opportunistes, tourne un peu au réchauffé, comme un des innombrables ersatz bon marché de Saw qui encombrent les étals des vidéo-clubs.
On y retrouve un de ces criminels diaboliques et tout et tout au nom ronflant, ici le Maestro, et qui semble suivre un plan effroyable, savamment orchestré et maîtrisé de bout en bout - à la Seven, quoi... Le tout est ponctué de ces jeux sadiques qui sont au tueur en série ce que le ketchup est au hamburger - en l'occurrence, des parties de poker truquées. La victime désignée est la figure très "kingienne" de l'écrivain en panne d'inspiration, Harold Irving, et se trouvent mêlés à l'intrigue Katsumi, prostituée au grand cœur téléguidée à son insu par le Maestro, l'agent du FBI Dexter Borden et son père omniprésent, l'indispensable médecin légiste Franny Chopman et, bien sûr, une floppée de victimes entretenant le mystère. Quel lien peut unir tous ces gens, et quel est l 'événement passé qui justifie un tel déploiement d'énergie ? C'est là que l'auteur se prend un peu les pieds dans son récit car le mobile s'avère assez terre à terre. Il s'agit d'une vengeance basée sur un de ces éternels "x-années plus tôt", mais l'explication est un tantinet confuse. On y ajoute l'indispensable pique sur iInternet et l'univers de voyeurs que ça génère, une pirouette finale assez courue depuis Dragon rouge, des explosions très hollywoodiennes et les traditionnels chapitres très courts pour pimenter l'action, faisant oublier une psychologie des plus sommaires. Le mobile de l'auteur, lui, est évident : courir après Patrick Bauwen (en moins sincère) et pour l'éditeur s'économiser une traduction... Ça peut marcher, selon la doxa du "quelque-chose-de-pas-prise-de-tête-à-lire-dans-le-métro", mais il ne faut pas en attendre une valeur ajoutée quelconque.
Récompenses :
Prix du premier roman policier de la Ville de Lens 2012
Citation
Tels le flux et le reflux, il y aurait toujours des moments de paix et des voyages en enfer, des spectacles harmonieux et des visions terribles.