Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Mystérieuse affaire de style
Des chercheurs rêvent depuis des siècles de construire une machine à remonter le temps. Bernard Enjolras n'en a pas besoin. Même si ses personnages utilisent des gadgets modernes comme le téléphone portable, ils n'en restent pas moins tributaires des règles édictées voire narrées par Agatha Christie, mais aussi de son univers et de son atmosphère.
C'est ainsi qu'il place son décor au large de la Bretagne sur une île dans un manoir. Dans ce manoir, il ajoute un être qui tyrannise son entourage. Certains courbent l'échine, certains ricanent, d'autres boivent. C'est le moment qu'il choisit pour y apposer la touche climatique. La tempête éclate sous le regard des domestiques qui ne supportent plus leur maître. Bref, lorsque celui-ci s'enferme dans une pièce, l'on se doute bien qu'il va découvrir la joie du crime en chambre close. Mais on ne s'attend quand même pas à ce que que l'arme du crime soit un stylet aiguisé...
Nulle trace trace d'ironie dans ce propos (nulle trace non plus chez l'auteur qui pousse même jusqu'à décrire la résolution de l'énigme en présence de tous les protagonistes). Il est possible d'avoir une tendresse et une sympathie particulière pour quelqu'un comme Paul Halter qui cultive avec un bonheur extrême ce travail qui consiste à suivre scrupuleusement les traces de ses ancêtres en romans policiers. Là, le contraste entre la volonté de classicisme et le décor moderne gêne le plaisir de la lecture. Les ficelles apparaissent trop grosses, le côté suranné fatigue, et les éléments cachés que le romancier délivre comme un magicien tire des lapins de son chapeau pour expliciter son intrigue ne peuvent convaincre totalement. Il y a même un "invité" inconnu de tous et qui se balade sur l'île en pleine tempête, collant sa tête sur les vitres du manoir pour faire peur... De la littérature classique en ré mineur truffées de lieux communs adaptée à la région histoire de raviver des souvenirs pour celles et ceux qui sont (tré)passés à Trégastel...
Récompenses :
Prix littéraire du Goéland masqué 2011
Citation
J'accepte et je reconnais totalement sans la moindre réserve, la suprématie des auteurs anglais de la première moitié du vingtième siècle.