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Grand format
Inédit
Tout public
476 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-84228-432-9
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
Les éditions du Seuil font paraitre le nouveau roman de Brigitte Aubert, La Ville des serpents d'eau, et l'on se dit qu'il s'en trouvera bien un à la rédaction pour plonger dans cette sombre histoire qui se base sur le honteux et dramatique secret des habitants de Ennatown. Pourquoi met-on ce roman en avant ? C'est parce que dans une semaine très chargée, il faut rendre à Brigitte Aubert ce qui est à Brigitte Aubert. Ses parutions se font rares, mais elles conservent ce style ferme qui est le sien.
Les éditions Gallimard annoncent leur rentrée littéraire avec deux romans de la "Série noire" : I cursini, d'Alix Deniger, dont l'action se déroule au milieu des autonomistes corses (tiens, tiens, étonnant, non ?), et Les Anges noirs, une enquête sur fond informatique de l'Islandais Ævar Orn Josepsson. Deux romans totalement opposés par la géographie et les thèmes abordés.
La rédaction, qui a quand même un peu lu, a trouvé fort appréciable Blood Hollow, un western, évidemment car c'est à la mode, crépusculaire de William Kent Krueger (Le Cherche midi), Pike, de Benjamin Whitmer (qui rappellera par certains aspects le personnage de Parker de l'ami Richard Stark), chez Gallmeister, et Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc chez Métailié - nous avons également interviewé l'auteur ; le roman fera d'ailleurs l'objet du prochain concours en nos pages...
Mais comme il en reste à lire, en voici une petite sélection : Madame Courage, de Serge Quadruppani et Plaintes, de Ian Rankin. Les deux romans sont publiés au Masque en grands formats. Manège, de Rodrigo Rey-Rosa, un auteur guatémaltèque qui est édité chez Gallimard dans la très classe collection "Du monde entier". Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa). Et Louise Penny qui revient chez Actes sud avec un Mois plus cruel.
Bien entendu, vous êtes libre d'aller voir du côté des poches qui offrent cette semaine leur lot de petites perles rééditées de Thomas H. Cook (deux fois) à Manuel Vàsquez Montalbàn en passant par Mons Kallentoft, Natsuo Kirino, Marco Malvadi et Håkan Nesser...
Grand format :
La Bête : polar solidaire, de Ada Nisen (Mon village, "Roman")
Le Retour de Robespierre, de Christian Angles (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
La Ville des serpents d'eau, de Brigitte Aubert (Le Seuil, "Policiers")
Ceux qui restent, de Jane Casey (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
404 not found, de Hervé Decca (Actes sud, "Actes noirs")
Les Marches du temps, de Jean-Luc Demelier (Annaeditions)
I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire")
Thalamus, de Stéphane Gérard (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Les Marins des hautes-terres, de Raymond Jardin (Parole, "La&mnbsp;Mescla")
Les Anges noirs, de Ævar Orn Josepsson (Gallimard, "Série noire")
Blood Hollow, de William Kent Krueger (Le Cherche midi, "Thriller")
L'Or du Ville de Grasse, de Dany Loridon & Gérard Loridon (Presses de la Cité)
Tais-toi et meurs, d'Alain Mabanckou (La Branche, "Vendredi 13")
Le Poulet veille au grain, de Jean-Jacques Michelet (L'Harmattan)
Edward Hopper, rhapsodie en bleu, de Jean-Pierre Naugrette (Nouvelles éditions Scala, "Ateliers imaginaires")
Le Mois le plus cruel, de Louise Penny (Actes sud, "Actes noirs")
Madame Courage, de Serge Quadruppani (Le Masque, "Grands formats")
Plaintes, de Ian Rankin (Le Masque, "Grands formats")
Manège, de Rodrigo Rey-Rosa (Gallimard, "Du monde entier")
La Civilisation des abysses, de James Rollins (Fleuve noir, "Thriller")
Ces dames du palais Rizzi, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio, grands formats")
Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa)
Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)
Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir")
Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire")
Poche :
Du sang sur l'autel, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
La Preuve de sang, de Thomas H. Cook (Folio, "Policier")
Les Six naïades, de laurent Corre (Le Caïman, "Polars")
En compagnie du diable, de Tess Gerritsen (Pocket, "Thriller")
Sombre célébration, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
Une petite villesans histoire, de Greg Iles (Points, "Thriller")
Automne, de Mons Kallentoft (Points, "Policiers")
Le Chœur des paumés, de Gene Kerrigan (Folio, "Policier")
Intrusion, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
Mélancolie, de Patrick Mosconi (Folio)
Le vingt et unième cas, de Hakan Nesser (Points, "Policier")
Nature morte, de Louise Penny (Babel, "Noir")
Saturne, de Serge Quadruppani (Folio, "Policier")
Mission Iceberg, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
Le Jeu de l'ombre, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
L'Écriture sur le mur, de Gunnar Staalesen (Folio, "Policier")
Tatouage, de Manuel Vàsquez Montalbàn (Points, "Roman noir")
La Peste noire de Bagdad, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Mozart est là ! : le secret des francs-maçons, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)
Grands caractères :
Volte-face, volume 1, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Volte-face, volume 2, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (La Loupe, "Policier")
Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (La Loupe, "Policier")
Paris mutuels, de jean-Marie Laclavetine (La Loupe, "Roman")
Le Dernier amour d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (La Loupe, "Policier")
Le Mystère de Roccapendente, de Marco Malvadi (La Loupe, "Détective")
Un Noël plein d'espoir, de Anne Perry (La Loupe, "Détective")
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Ombre à l'italienne
Il est amusant de voir comme les critiques sérieux et salonnards se sont rués sur le terme de "giallo" pour définir Le Jeu de l'ombre, roman écrit par Sire Cédric, le lauréat des prix Cognac et Cinécinéma Frisson (excusez du peu...), sans apparemment trop savoir ce qu'il signifie. On imagine donc qu'il devait figurer sur le dossier de presse.
Donc, critique sérieux salonnard qui me lira peut-être d'une fesse distraite, sache que "giallo" vient d'Italie (et pas de New York, déjà quelques points de branchitude en moins), à l'heure des "gialli Mondadori", l'une des premières collections de polars en masse devenue mythique — comme la "Série noire" d'ailleurs — et dont l'esthétique, outre le jaune, fit des émules avec sa capsule ronde renfermant une illustration.
Par la suite, le terme fut étendue à cette série de films à suspenses baroques typiquement latins virant parfois à l'horreur, influencés tant par les adaptations allemandes d'Edgar Wallace que par les bandes dessinées, initiées par Mario Bava (le fuligineux Six femmes pour l'assassin) et surtout Dario Argento (L'Oiseau au plumage de cristal). Les assassins gantés de noir syndiqués moissonnant des donzelles dévêtues ont vite fait capoter le genre dans l'auto-parodie...
L'éditeur Néo Publishing a bouclé la boucle en créant une collection de DVD "giallo" particulièrement soignée en reprenant l'esthétique des Mondadori.
Donc, ce roman est-il bien un giallo, le genre ayant bizarrement peu inspiré la littérature ? Années 1970 oblige, on y prenait généralement pour protagonistes des riches oisifs ou des artistes au bord du gouffre.
En ce sens, Malko Swann, musicien de trente-cinq ans, au talent proportionnel à l'arrogance qui l'habite, représente un avatar du pianiste Marcus Daly de Profondo Rosso d'Argento, et son aventure (un accident de la route, un réveil à l'hôpital et Marko Swann n'entend plus la musique) lui fera découvrir ses propres limites, le roman permettant plus de travail psychologique que le cinéma.
De même, une des constantes des "gialli" d'Argento — un événement ou une vision qui, une fois interprété correctement, donne un nouvel éclairage au récit — est présenté à travers l'accident de voiture ouvrant le roman.
Le criminel diabolique est bien présent à travers une affaire apparemment indépendante qui va se refermer sur Swann, car pour lui le cauchemar s'amplifie à mesure que l'on tourne les pages. Le baroque est également là à travers ses multiples visions : manipulation ou divagations d'un esprit malade ? En ce sens, la révélation finale est plus ou moins prévisible, mais prend de l'intérêt via un twist inattendu.
Les meurtres sanglants nous sont par contre épargnés, l'auteur ayant déjà fait couler l'hémoglobine à flots dans a href="http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=914" title="Chronique de De fièvre et de sang sur k-libre">De fièvre et de sang. Ceux qui furent d'ailleurs rebutés par l'élément fantastique présent dans ce précédent roman seront rassurés. Ici, le fantastique est diffus, suggéré plus que flagrant, permettant à chacun d'avoir sa propre interprétation.
Enfin, le rythme effréné et très cinématographique de De fièvre et de sang s'efface devant une écriture plus mûre, prenant davantage le temps de poser son intrigue, mais dont la sincérité ne fait aucun doute.
C'est certainement du très bon roman populaire moderne...
Citation
Belleville n'avait pourtant pas un physique à inspirer la peur. Il dégageait, au contraire, une certaine beauté surannée, avec son visage naturellement lisse et ses cheveux noir d'ébène peignés en arrière. Sa voix était d'une douceur calculée. Sans un mot plus haut que l'autre, jamais. Il était difficile de comprendre pourquoi un tel homme provoquait généralement ce sentiment irrationnel de danger.