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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Canada) par Michel Saint-Germain
Arles : Actes Sud, juin 2011
310 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-7427-9775-2
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
Les éditions du Seuil font paraitre le nouveau roman de Brigitte Aubert, La Ville des serpents d'eau, et l'on se dit qu'il s'en trouvera bien un à la rédaction pour plonger dans cette sombre histoire qui se base sur le honteux et dramatique secret des habitants de Ennatown. Pourquoi met-on ce roman en avant ? C'est parce que dans une semaine très chargée, il faut rendre à Brigitte Aubert ce qui est à Brigitte Aubert. Ses parutions se font rares, mais elles conservent ce style ferme qui est le sien.
Les éditions Gallimard annoncent leur rentrée littéraire avec deux romans de la "Série noire" : I cursini, d'Alix Deniger, dont l'action se déroule au milieu des autonomistes corses (tiens, tiens, étonnant, non ?), et Les Anges noirs, une enquête sur fond informatique de l'Islandais Ævar Orn Josepsson. Deux romans totalement opposés par la géographie et les thèmes abordés.
La rédaction, qui a quand même un peu lu, a trouvé fort appréciable Blood Hollow, un western, évidemment car c'est à la mode, crépusculaire de William Kent Krueger (Le Cherche midi), Pike, de Benjamin Whitmer (qui rappellera par certains aspects le personnage de Parker de l'ami Richard Stark), chez Gallmeister, et Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc chez Métailié - nous avons également interviewé l'auteur ; le roman fera d'ailleurs l'objet du prochain concours en nos pages...
Mais comme il en reste à lire, en voici une petite sélection : Madame Courage, de Serge Quadruppani et Plaintes, de Ian Rankin. Les deux romans sont publiés au Masque en grands formats. Manège, de Rodrigo Rey-Rosa, un auteur guatémaltèque qui est édité chez Gallimard dans la très classe collection "Du monde entier". Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa). Et Louise Penny qui revient chez Actes sud avec un Mois plus cruel.
Bien entendu, vous êtes libre d'aller voir du côté des poches qui offrent cette semaine leur lot de petites perles rééditées de Thomas H. Cook (deux fois) à Manuel Vàsquez Montalbàn en passant par Mons Kallentoft, Natsuo Kirino, Marco Malvadi et Håkan Nesser...
Grand format :
La Bête : polar solidaire, de Ada Nisen (Mon village, "Roman")
Le Retour de Robespierre, de Christian Angles (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
La Ville des serpents d'eau, de Brigitte Aubert (Le Seuil, "Policiers")
Ceux qui restent, de Jane Casey (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
404 not found, de Hervé Decca (Actes sud, "Actes noirs")
Les Marches du temps, de Jean-Luc Demelier (Annaeditions)
I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire")
Thalamus, de Stéphane Gérard (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Les Marins des hautes-terres, de Raymond Jardin (Parole, "La&mnbsp;Mescla")
Les Anges noirs, de Ævar Orn Josepsson (Gallimard, "Série noire")
Blood Hollow, de William Kent Krueger (Le Cherche midi, "Thriller")
L'Or du Ville de Grasse, de Dany Loridon & Gérard Loridon (Presses de la Cité)
Tais-toi et meurs, d'Alain Mabanckou (La Branche, "Vendredi 13")
Le Poulet veille au grain, de Jean-Jacques Michelet (L'Harmattan)
Edward Hopper, rhapsodie en bleu, de Jean-Pierre Naugrette (Nouvelles éditions Scala, "Ateliers imaginaires")
Le Mois le plus cruel, de Louise Penny (Actes sud, "Actes noirs")
Madame Courage, de Serge Quadruppani (Le Masque, "Grands formats")
Plaintes, de Ian Rankin (Le Masque, "Grands formats")
Manège, de Rodrigo Rey-Rosa (Gallimard, "Du monde entier")
La Civilisation des abysses, de James Rollins (Fleuve noir, "Thriller")
Ces dames du palais Rizzi, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio, grands formats")
Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa)
Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)
Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir")
Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire")
Poche :
Du sang sur l'autel, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
La Preuve de sang, de Thomas H. Cook (Folio, "Policier")
Les Six naïades, de laurent Corre (Le Caïman, "Polars")
En compagnie du diable, de Tess Gerritsen (Pocket, "Thriller")
Sombre célébration, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
Une petite villesans histoire, de Greg Iles (Points, "Thriller")
Automne, de Mons Kallentoft (Points, "Policiers")
Le Chœur des paumés, de Gene Kerrigan (Folio, "Policier")
Intrusion, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
Mélancolie, de Patrick Mosconi (Folio)
Le vingt et unième cas, de Hakan Nesser (Points, "Policier")
Nature morte, de Louise Penny (Babel, "Noir")
Saturne, de Serge Quadruppani (Folio, "Policier")
Mission Iceberg, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
Le Jeu de l'ombre, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
L'Écriture sur le mur, de Gunnar Staalesen (Folio, "Policier")
Tatouage, de Manuel Vàsquez Montalbàn (Points, "Roman noir")
La Peste noire de Bagdad, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Mozart est là ! : le secret des francs-maçons, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)
Grands caractères :
Volte-face, volume 1, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Volte-face, volume 2, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (La Loupe, "Policier")
Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (La Loupe, "Policier")
Paris mutuels, de jean-Marie Laclavetine (La Loupe, "Roman")
Le Dernier amour d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (La Loupe, "Policier")
Le Mystère de Roccapendente, de Marco Malvadi (La Loupe, "Détective")
Un Noël plein d'espoir, de Anne Perry (La Loupe, "Détective")
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Club du mardi version thé au sirop d'érable
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs thés, aurait pu dire Agatha Christie, et c'est d'autant plus vrai en ce qui concerne Nature morte, ce premier roman de Louise Penny, tant l'auteur s'inspire de sa devancière anglaise. Il y a principalement ce village comme échappé du temps, où l'on coud, où l'on achète à l'épicerie locale, où les amours contrariées des jeunes filles de bonnes familles avec les bucherons sont l'objet du regard attentif d'une flopée de mamies tapies derrière leurs rideaux. Si les habitants ruraux sont férus de chasse il ne faut pas moins faire attention au tir à l'arc. Le geste est beau mais le résultat incertain.
Rien ne peut arriver dans un tel cadre idyllique ? C'est compter sans la perversité humaine et les mesquineries individualistes. Quand une peintre locale, vieille femme sans histoire, est retrouvée morte au plein milieu d'un bois le cou transpercé par une flèche, c'est toute une série de questions qui viennent à l'esprit. Avec tout d'abord le fameux "Pourquoi ?" Y a-t-il un rapport avec ce qu'elle peignait ? Et pourquoi avait-elle décorée de si horrible manière sa maison ? Ce crime découle-t-il d'une autre mort, un peu plus ancienne ? Celle d'une autre femme morte de vieillesse dans son lit quelques mois auparavant ?
Louise Penny ne veut et ne peut pas faire intervenir miss Marple. Alors elle utilise un policier charmant, frondeur, assisté d'une adjointe un peu perdue. Le plus difficile n'est jamais de découvrir la vérité mais d'arriver à faire parler les taiseux de la campagne, de révéler les secrets honteux et enfouis, de distinguer parmi les fausses pistes (des jeunes masqués qui jettent du fumier sur ceux qu'ils n'aiment pas, un père et son fils qui s'accusent mutuellement du meurtre) et de décrypter les tableaux de la peintre assassinée.
Nature morte est servi par des descriptions psychologiques bien dessinées, une intrigue qui prend le temps de décrire une communauté sans la caricaturer, et une façon de s'installer dans la tradition du policier anglo-saxon des années 1920 sans le moderniser mais avec une justesse de ton qui le montre comme le pendant naturel et campagnard des enquêtes plus dures qui seraient le lot des villes. Ce roman a le charme des enquêtes des séries anglaises du dimanche soir sur France 3, le charme discret de la campagne.
On en parle : La Tête en noir n°152
Citation
Mlle Jane Neal se présenta devant Dieu dans la brume matinale du dimanche de Thanksgiving. Ce décès inattendu prit tout le monde au dépourvu.