Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Françoise Jamoul
Paris : Le Masque, avril 2011
316 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3583-0
Coll. "Agatha Christie", 1
Actualités
- 08/11 Édition: Parutions de la semaine - 8 novembre
Il peut apparaître étrange de mettre en avant une anthologie de nouvelles présentées par Harlan Coben. Pourtant, à n'en pas douter, c'est la publication la plus intéressante de la semaine, et notre rédacteur Thomas Bauduret s'en explique très bien dans une chronique dithyrambique (certes à paraître dans les jours qui viennent). Pendant ce temps, les thrillers se font la belle, avec une pointe horrifique du côté de Sire Cédric. Et Le Masque réédite et réédite ses classiques agatha-christiens. À noter chez Rivages la parution d'un nouveau roman de Leif W. Person (et la réédition en poche d'un autre de ses romans, sans compter un Cassidy's Girl du meilleur aloi et de David Goodis).
En bande dessinée, grâce à L'àpart, les Pieds Nickelés reprennent du galon. Pocket jeunesse réédité la série à succès de John Grisham, "Theodore Boone", Stéphane Germain célèbre les cinquante ans des Tontons flingueurs avec son Dico flingueur des Tontons et des Barbouzes, alors que Pascale Drouet nous offre une jolie étude, De la filouterie dans l'Angleterre de la Renaissance : études sur Shakespeare et ses contemporains.
Fictions adulte grand format :
Le Captif au masque de fer, de Jean d'Aillon (L'Écriteau, "Historique")
Crise aigüe dans les Graves, de Jean-Pierre Alaux & Noël Balen (Fayard, "Policier")
Des os sous la collégiale, de Pier Bert (Écriture, "Polar")
Le Partage des terres, de Bernard Besson (Odile Jacob, "Thriller")
Comme une lettre à la poste, de Corinne Champougny (L'Écriteau, "Polar")
Dix petits nègres, d'Agatha Christie (Le Masque, "La Bibliothèque idéale d'Agatha Christie")
La Maison biscornue, d'Agatha Christie (Le Masque, "La Bibliothèque idéale d'Agatha Christie")
Le Meurtre de Roger Ackroyd, d'Agatha Christie (Le Masque, "La Bibliothèque idéale d'Agatha Christie")
La Plume empoisonnée, d'Agatha Christie (Le Masque, "La Bibliothèque idéale d'Agatha Christie")
Témoin indésirable, d'Agatha Christie (Le Masque, "La Bibliothèque idéale d'Agatha Christie")
Ne t'éloigne pas, de Harlan Coben (Belfond, "Noir")
La Nuit de Boro Island, de Daniel Coleman (Terre de brume, "Littérature")
Echo Park, de Michael Connelly (Retrouvées)
Le Sorcier de Saint-Paul, de Charles Doursenaud (Les Oiseaux de papier, "Des livres et vous")
L'Appel du coucou, de Robert Galbraith (Grasset)
La Grotte (retour à Lifou), de Patrick Génin (L'Harmattan, "Lettres du Pacifique")
Cadaver sancti, de Jennifer Holparan (Nouvelles plumes)
Insomnies en noir : les meilleures nouvelles policières américaines 2013, dirigé par Harlan Coben (Belfond, "Noir")
L'Ombre de l'autre femme, de Dorothy Koomson (Belfond, "Grands romans Belfond")
Orphée.org, de Renaud Mahric (Terre de brume, "Polars & grimoires")
La 11e et dernière heure, de James Patterson & Maxine Paetro (Jean-Claude Lattès)
Les Piliers de la société, de Leif G. W. Persson (Rivages, "Thriller")
Avec les yeux de l'ombre, de Annie Ramos (Citron bleu, "Citron angoisse")
La Rescapée de Cocody, d'Isabelle Rochet (L'Harmattan)
Ma voisine a disparu, de Danièle Saint-Bois (Juillard)
La Mort en tête, de Sire Cédric (Pré-aux-Clercs, "Thriller")
Fictions adulte poche :
Miséricorde, de Jussi Adler-Olsen (Le Livre de poche, "Thriller")
Citrus County, de John Brandon (Le Livre de poche, "Thriller")
La Croisière de Noël ; Le Mystère de Noël, de Carol Higgins Clark & Mary Higgins Clark (Le Livre de poche, "Policier")
Volte-face, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier")
Opération Tsunami : dossiers : Deep Black, de Stephen Coonts & William H. Keith (City, "Poche. Thriller")
Le Fardeau de Lucifer, de Hervé Gagnon (Pocket, "Thriller")
Heather Mallender a disparu, de Robert Goddart (Le Livre de poche)
Cassidy's Girl, de David Goodis (Rivages, "Noir")
Hypnose, de Peter James (Milady, "Thriller")
Les Mystères de Yoshiwara, de Kesako Matsui (Philippe Picquier, "Picquier poche")
Autre époque, autre vie, de Leif G. W. Persson (Rivages, "Noir")
Saigne pour moi, de Michael Robotham (Le Livre de poche, "Thriller")
Le Premier sang, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
Bandes dessinées :
Lasso périlleux, de Achdé (Lucky comics)
Fais péter les basses, Bruno, de Baru (Gallimard, "Folio")
Les Enfants de Sitting Bull, de Edmond Baudoin (Gallimard, "Folio")
L'Agent 212. Best of spécial fêtes, de Raoul Cauvin & Daniel Kox (Dupuis)
Les Tuniques bleues : diptyque. 1, de Raoul Cauvin & Willy Lambil (Dupuis)
La Trilogie du mal. 2, Écrit sur les portes de l'enfer, de Maxime Chattam & Michel Montheillet (Jungle ; Michel Lafon, "Thriller")
Losers. 1, de Andy Diggle & Jock (Urban comics, "Vertigo essentiels")
Snapshot, de Andy Diggle & Jock (Urban comics, "Urban indies")
WEST : intégrale. 1, de Xavier Dorison, Fabien Nury & Christian Rossi (Dargaud)
À la guerre comme à la guerre, de Garth Ennis & Goran Parlov (Panini comics, "Max comics")
Jennifer Blood. 3, Sans peur et sans reproche, de Al Ewing, Kewber Ball & Eman Casallos (Panini comics, "100 % Fusion comics")
Le Détective triste, de Jason (Carabas)
Dans la gueule des loups, de David Lapham & Gabriel Andrade (Panini comics, "100 % Fusion comics")
1967 : l'homme qui tua Che Guevara, de Lupano & Gaël Séjourné (Delcourt, "Série B")
Les Larmes de Bouddha, de Patrick Marty & Chong Rui Nie (Fei)
Vigilante, de Marvano (Dargaud)
L'Encyclopédie Marvel : l'encyclopédie des personnages de l'univers Marvel, de Marvel enterprises (Semic, "Semic de luxe")
Les Pieds Nickelés sillonnent la Bretagne, de Julien Moca & Gérald Forton (L'àpart)
Quarantaine, de Tim Seeley & Mike Norton (Delcourt, "Contrebande")
L'Assassin qui parle aux oiseaux : intégrale, de Jean-Claude Servais (Dupuis, "Aire libre")
Les Gendarmes : intégrale. 5, d'Olivier Sulpice, Christophe Cazenove & Henri Jeanfaivre (Bamboo, "Humour job")
Les Gendarmes : intégrale. 6, d'Olivier Sulpice, Christophe Cazenove & Henri Jeanfaivre (Bamboo, "Humour job")
Les Gendarmes : intégrale. 7, d'Olivier Sulpice, Christophe Cazenove & Henri Jeanfaivre (Bamboo, "Humour job")
Marvel zombies. 3, Opération antidote, de Fred Van Lente & Jonathan Maberry (Panini comics, "Marvel Deluxe")
Cobra noir, de Frédéric Zumbiehl & Francis Winis (Dupuis)
Fictions jeunesse :
Le Mystérieux nouveau, d'Olivier Daniel (Hatier jeunesse, "Les Imbattables")
Qui veut la peau de Lola Frizmuth ?, d'Aurélie Gerlach (Gallimard jeunesse, "Scripto")
Theodore Boone. Coupable ?, de John Grisham (Pocket jeunesse)
Theodore Boone. Enfant et justicier, de John Grisham (Pocket jeunesse)
Theodore Boone. L'Enlèvement, de John Grisham (Pocket jeunesse)
Cinéma, télévision & radio :
Le Dico flingueur des Tontons et des Barbouzes, de Stéphane Germain (Hugo Image)
Criminologie & prisons :
Nouveaux bandits : après les parrains, les caïds, de Bruno Aubry & Sèverine Pardini (L'Express)
Les Enquêtes impossibles : 25 crimes presque parfaits, de Pierre Bellemare & Jérôme Equer (Flammarion, "Document")
Les Cahiers de la sécurité. 25, L'Économie du crime (INHES)
Une certaine idée de la criminologie : approche indisciplinaire du processus pénal, sous la direction de Pierre V. Tournier (L'Harmattan, "Criminologie")
Soigner en prison ? : paradoxes : parcours d'une psychologue, d'Elisabeth Clavairon (Césura, "Psychologique, groupes et institutions")
French corruption, de Gérard Davet & Fabrice Lhomme (Stock, "Document")
De la justice... à l'injustice : révélations d'un justiciable, de Jean-François Garcia (Auteurs d'aujourd'hui, "Science humaine")
Sécurité publique :
Deux siècles de sapeurs-pompiers à Quimper, de Richard Philippe (Locus solus)
Littérature (théorie et études) :
De la filouterie dans l'Angleterre de la Renaissance : études sur Shakespeare et ses contemporains, de Pascale Drouet (Presses universitaires du Mirail-Toulouse, "Littératures")
Les Grandes heures : Jean Giono, Georges Simenon, Blaise Cendrars... (La Table ronde : Radio-France, "Les Grandes heures INA-Radio France")
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Tricherie et technologie
En date de 1926, Le Meurtre de Roger Ackroyd est, si l'on s'en tient à la chronologie, l'une des dernières enquêtes d'Hercule Poirot, le fameux détective belge. En effet, après des succès retentissants qui lui ont valu l'estime de Scotland Yard et plus précisément de l'inspecteur Japp, Hercule Poirot aspire à une retraite bien méritée. Le problème avec le crime, c'est que bien souvent il nous colle à la peau. Et ce village de King's Abbott a des relents de Gomorrhe, et des habitants à l'image de St. Mary Mead, qui abrite déjà Miss Marple. Ce n'est pas bien compliqué, à King's Abbott il y a réunis des assassins, des maîtres chanteurs et des victimes perdus au milieu de notables respectables adeptes du Majong. Tout se sait et pourtant tout le monde cache quelque chose.
Au départ de cette intrigue où le narrateur, le Dr. Sheppard, remplace pour l'occasion Hastings parti vivre en Argentine, il y a le meurtre de M. Ferrars par sa femme. La riche mais pas éplorée veuve est victime d'un maître chanteur alors elle cède au véronal non sans avertir par lettre le très respectable mais avare Roger Ackroyd de l'identité de celui qui lui a extorqué plus de vingt mille livres. Roger Ackroyd a-t-il eu le temps de découvrir le nom du filou avant d'être lui-même assassiné ? La question ne revêt pas autant d'importance que celle que se pose Hercule Poirot : pourquoi a-t-on jugé bon de déplacer un fauteuil dans la pièce du crime ?
Établissons quelque peu les faits. Le Dr. Sheppard et Roger Ackroyd se sont entretenus vers 21 heures pendant trente minutes ; le major Blunt a entendu Ackroyd qui parlait à son secrétaire entre 21 h 30 et 21 h 45 ; la fille adoptive de Roger Ackroyd lui a rendu visite vers 21 h 45. À cette même heure, dans les jardins de la propriété, le Dr. Sheppard a croisé un inconnu à l'accent américain. Roger Ackroyd a été assassiné entre 21 h 45 et 22 h 15. À 22 h 30, le corps de Roger Ackroyd était découvert par le Dr. Sheppard et un domestique. Le retour sur les lieux du docteur faisait suite à un appel anonyme annonciateur du crime qu'il avait reçu. Tout accable le propre fils de Roger Ackroyd, qui n'a rien trouvé de mieux que de fuir. Mais la sœur du Dr. Sheppard, véritable commère de très bas étage, qui passe son temps le front contre une vitre et la main sur un rideau, n'est pas de cet avis. Quant à Hercule Poirot, il s'en limite aux faits et à sa certitude que tout le monde lui ment.
Le succès de ce roman ne tient pas tant à la qualité (omniprésente) de l'intrigue qu'à son aspect novateur et, l'on peut ici le dire sans peur de friser le ridicule, au fait qu'Agatha Christie révolutionne le genre. Le coupable est le narrateur. Il a disséminé ici et là dans son récit des éléments qui, lors d'une seconde lecture, semblent nous mettre sur sa propre voie de manière évidente même si, comme le reconnait à la fin Poirot, qui a tenu entre ses mains les carnets, son auteur a pris suffisamment de distance pour ne pas s'approprier les faits. Tout du long de l'enquête, Sheppard relate ce que découvre Poirot et pose naïvement des questions comme s'il n'était pas partie prenante de l'enquête.
Il faut également rajouter que pour les besoins de son intrigue diabolique, Agatha Christie va tricher et proposer une solution alambiquée et technologique que le lecteur, eu égard au respect qu'il a pour le détective belge, ne peut remettre en doute, estomaqué par une telle logique. De toute façon, il se sera complu à lire ce roman comme l'on va au théâtre admirer des personnages archétypaux, et que l'on s'en retourne bluffé.
Une troisième lecture d'ailleurs montre que le roman appartient à cette espèce rare des whodunit pour lesquels la découverte du criminel n'est absolument pas primordiale au regard de ses qualités littéraires et satyriques.
Ajoutons que c'est le premier roman de la collection "Masque jaune" lancée par Albert Pigasse et que s'il n'est pas proposé dans une nouvelle traduction, l'ancienne a été entièrement révisée !
Citation
Il faut du sang-froid pour commettre un meurtre. Une femme capable de cela n'irait pas s'embarrasser de sentiments ni de repentir. Elle profiterait tranquillement des fruits de son crime?