La Nuit la plus longue

Le silence cotonneux de la neige étouffait la douce activité des habitats du vallon. Le calme régnait sur les montagnes qui flanquaient le petit hameau de Vallorcine. Ce village insulaire, posé à près de 1200 mètres d'altitude au milieu des sommets, entretenait une connivence avec la nature, insondable et souveraine.
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Roman - Noir

La Nuit la plus longue

Ethnologique - Braquage/Cambriolage - Mafia MAJ mercredi 27 juillet 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

James Lee Burke
The Tin Roof Blowdown - 2007
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
Paris : Rivages, mai 2011
474 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2226-8
Coll. "Thriller"

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    L'association 813 ne dévoilera ses Trophées 813 que le dimanche 13 novembre prochain à Lamballe dans le cadre du quinzième festival Noir sur la ville, mais la sélection des finalistes est déjà connue. Ses adhérents ont jusqu'au 29 octobre pour choisir quels ouvrages ils vont faire figurer à l'un des plus anciens palmarès du genre. Lors du premier tour, les cinq ouvrages arrivés en tête gagnent le droit d'engager un sprint final.

    À savoir :

    Trophée du meilleur roman francophone :
    - Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil) ; - Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ; - L'Honorable société, de Dominique Manotti & D.O.A. (Gallimard, "Série noire") ;
    - Guerre sale, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
    - L'Armée furieuse, de Fred Vargas (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").

    Trophée Michèle Witta du meilleur roman étranger :
    - La Nuit la plus longue, de James Lee Burke (Rivages, "Thriller") ;
    - Le Léopard, de Jo Nesbø (Gallimard, "Série noire") ;
    - Tijuana Straits, de Kem Nunn (Sonatine) ;
    - Serena, de Ron Rash (Le Masque) ;
    - Savages, de Don Winslow (Le Masque).

    Trophée Maurice Renault :
    - Revue Alibi ;
    - Revue L'Indic ;
    - Revue Temps noir ;
    - Bulletin La Tête en noir ;
    - Collectif Les Habits noirs : La Mort des autres (Baleine) ;
    - Les Carnets secrets d'Agatha Christie, de John Curran (Le Masque)

    Les finalistes sont tous de haute tenue, et certains des ouvrages remarqués mériteraient amplement d'être récompensés. On peut noter la présence en nombre de la "Série noire", puisque trois de ses romans figurent dans ces sélections, mais aussi celle de chez Viviane Hamy, "Chemins nocturnes", qui place deux des trois romans publiés dans l'année - l'on ne peut, à cet égard, s'empêcher de noter l'absence du roman d'Antonin Varenne, Le Mur, le Kabyle et le Marin, sûrement l'un des tous meilleurs romans francophone de l'année.
    En mémoire de Michèle Witta, décédée en cette année 2011, le Trophée du meilleur roman étranger a été rebaptisé de son nom. Enfin, le dernier Trophée, celui du meilleur traducteur, sera attribué comme il est de coutume depuis 2000, à celui qui a traduit le meilleur roman étranger.
    Liens : Les Visages écrasés |Les Harmoniques |L'Honorable société |Guerre sale |L'Armée furieuse |Marin Ledun |Marcus Malte |Dominique Manotti | D.O.A. |Dominique Sylvain |Fred Vargas |James Lee Burke |Jo Nesbø |Kem Nunn |Ron Rash |Don Winslow |813 |Temps Noir | Alibi | L'Indic | Noir sur la ville

L'homme face aux éléments

Récemment, Bertrand Tavernier réalisait Dans la brume électrique avec les morts confédérés, un film adapté d'un roman de James Lee Burke. Il avait décalé l'action temporellement pour la situer en 2005, au moment où le cyclone Katrina, dévastait la Louisiane. Or dans ses romans, James Lee Burke développe souvent les relations tissées entre les hommes et la nature, décrivant ce que les éléments naturels peuvent apporter ou déclencher dans les sentiments et les pulsions humaines. Il était donc intéressant de voir ce que sa vision de Katrina et de ses conséquences sur un endroit qu'il aime pouvait déclencher.

Ce qui fascine dans La Nuit la plus longue c'est combien James Lee Burke a réussi à épurer son texte. Chaque nouveau roman mettant en scène Clete et Robicheaux apporte la preuve que James Lee Burke surprend et enthousiaste tout en restant fidèle à sa ligne de conduite. L'exercice est d'une élégance rare qu'il faut souligner. Là, quelques scènes évoquent les préparatifs des habitants pour lutter contre la tornade qui s'annonce, avant que l'on passe directement aux conséquences. Elles sont évidemment à la fois humaines (il décrit des cadavres au fil de l'eau), matérielles, économiques.... Surtout Katrina va dévoiler le meilleur et le pire de chacun de ses personnages comme ce prêtre junkie qui essaye de sauver ses paroissiens prisonniers dans le grenier de l'église alors que les eaux montent, ou inversement ces petits voyous qui profitent de l'occasion pour se livrer au pillage.

Le pire est sans doute à chercher dans l'après-ouragan lorsque James Lee Burke par petites touches montre la détresse des gens et le manque de réaction et de moyens des autorités, leur veulerie aussi, et les escroqueries nées de la reconstruction. Sur cette solide et forte toile de fond, James Lee Burke inscrit une intrigue classique avec ses héros Clete et Robicheaux aux prises avec un tueur psychopathe chargé de récupérer le trésor illégal que des pilleurs ont volé à un chef de la mafia locale.

Encore une fois, par delà l'histoire très épurée, c'est le parcours des personnages - il y a un agent d'assurance et son épouse dont la fille a été violée, et qui sont encerclés par des pillards qui ressemblent aux agresseurs de leur fille ; un des violeurs qui cherche le repentir -, qui apporte l'essentiel de l'attrait de ce roman. Comme Dans la brume électrique (on y revient toujours), l'histoire flirte avec des éléments naturels et fantastiques (ces lumières blanches qui parcourent les flots dévastateurs), des éléments qui renvoient au final à une allégorie religieuse qui a sous-tendu un roman âpre, porté par le désir de rédemption, nécessaire après une apocalypse vécue.

Récompenses :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2011

Citation

Comme le Candide de Voltaire je voulais juste cultiver mon jardin et ne plus voir personne. Malheureusement, ce n'est comme ça que ça marche.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 26 juillet 2011
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