La Blonde au coin de la rue

Mais ce n'est pas facile d'y entrer, les hommes de Gennat sont triés sur le volet. Pour en faire partie, il faut que tu décroches le gros lot. Un sacré gros lot. Un empereur en train de baiser, ça ne suffit pas.
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Roman - Noir

La Blonde au coin de la rue

Social MAJ jeudi 08 janvier 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,5 €

David Goodis
The Blonde on the Street Corner - 1954
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Rivages, avril 1992
210 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-86930-017-4
Coll. "Noir", 9

Urbain attitude

Ralph est un bon à rien, un traîne-savate, qui se lève à treize heures alors que sa sœur travaille et ramène de l'argent à sa famille. Il grappille quelques dollars qu'il dépense au billard et en buvant du whisky lors de soirées improvisées avec un trio d'amis dont Dingo, un mec comme Ralph, qui flirte au téléphone avec des inconnues pêchées dans l'annuaire. À un moment, pourtant, Ralph a l'occasion de chambouler sa vie. Il se remet à écrire des chansons. Il est même doué mais totalement défaitiste. Plutôt que de combattre, il préfère fuir. Et puis il croise Lenore, une traînée de bas étage, aussi grasse que nihiliste. Son alter ego au féminin. Une qui va l'embarquer dans sa toile.

David Goodis aborde son thème de prédilection, celui d'une jeunesse urbaine désespérée dans l'Amérique des années cinquante. Ce roman, publié en 1954, narre, sans retenue, la lente descente aux enfers d'un gars qui a toutes les cartes en main pour s'en sortir mais dont le destin est d'être plus bas que terre. Comme si, pour Goodis, il n'y avait pas de rêve américain possible, et que naître dans un quartier sordide condamne à y demeurer. Ralph est un roi Midas convaincu que tout ce qu'il touche est amené à se transformer en merde, mais il ne souhaite nullement entraîner des innocents à sa suite : héros solitaire et désespéré, il ne peut que mener sa noire croisade avec quelqu'un de son espèce.

Citation

Je crois que beaucoup de gens viennent en ville et se promènent à droite et à gauche parce qu'ils se sentent seuls.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 16 juillet 2008
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