Contenu
Poche
Réédition
Tout public
184 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2233-6
Coll. "Noir", 824
Vigile accru
Alexis Nolent. Derrière ce pseudonyme se cache Matz, que d'aucuns connaissent pour être le scénariste du "Tueur" et d'autres parce qu'il co-dirige l'excellente collection "Casterman/Rivages/Noir". Peu, donc, savent qu'il est également un romancier à l'écriture sèche, qui va à l'essentiel.
La Nuit du vigile, dont le nouveau titre (c'est en effet la réédition de Résidences surveillées paru en 1993 chez Denoël) fait écho à plus d'un titre - si l'idée de la répétition ne fait pas peur -, à celle du Chasseur, raconte les méfaits d'une bande de vigiles au sein d'un ensemble de logements d'une banlieue exsangue et retranchée sur elle-même. Les propriétaires friqués dans leurs maigres mètres carrés paient des gardiens pour qu'ils éloignent les clodos, empêchent les gosses de jouer au football et les bandes de jeunes de violer leurs filles et de dévaliser leurs caves. Ces drôles de vigiles à qui l'on donnerait le Méchant Diable avec confession ont une drôle de vision des choses. Ainsi, s'ils font à peu près le poids pour les deux premières tâches pré-listées, ils sont littéralement responsables des deux dernières. Avec l'appui du concierge qui les oriente vers les bonnes caves et la passivité de la police, qui vient toucher son dessous de table régulièrement. Sauf qu'il y a les viols, et qu'on ne rigole pas avec. Alors qu'ils sont obligés de mettre la pédale douce, c'est le moment que choisit Pierre, vigile un peu plus futé que les autres, pour se lancer dans un casse perso qu'il entend mener incognito. Malheureusement, tout ne se passera pas comme prévu. Pierre n'a pas envisagé l'aspect psychologique du casse, et il va y perdre un peu plus que son butin dans un final sanguinolent où il regrettera longtemps ses heures d'entraînement de boxe ratées.
L'héritage du néo-polar est évident avec des dialogues et des descriptions minimalistes. Une intrigue linéaire où Alexis Nolent se permet le luxe d'ouvrir quelques portes sans pour autant prendre le temps de les refermer. C'est peut-être là son unique erreur dans un très court roman où même la maquette est épurée avec de nombreuses pages blanches, et qui donc se lit d'une traite.
Citation
Dans la vie, on ne sait jamais tout. Des tas de choses nous échappent. Par contre, tout finit par se savoir.