Contenu
L'Agence n°1 des dames détectives
Grand format
Inédit
Tout public
The N°1 Ladies Detective Agency - 2008
New York : HBO, août 2011
couleur ;
Une série qui arrondit les angles
Tous les jeudis du mois d'août, Arte a la très bonne idée de diffuser L'Agence n°1 des dames détectives. Pourquoi c'est une très bonne idée ? Pas simplement parce que c'est une brillante adaptation des romans d'Alexander McCall Smith créée par HBO et la BBC. Pas simplement parce que le pilote a été réalisé par Anthony Minghella (mais si rappelez-vous Le Patient anglais) et que parmi les producteurs on découvre le nom de Sydney Pollack. C'est bien simple : cette production anglo-américaine cumule les avantages britanniques qui ont permis la nouvelle éclosion de Sherlock et la spécificité rythmée et endiablée américaine qui elle a vu naître de nombreuses séries policières disparates, des fois banales mais quelques fois géniales - aficionados de Dexter et The Wire, vous serez comblés par une réalisation propre ; il faudra néanmoins vous résoudre à ne trouver que très peu de cadavres et encore moins d'équipes médico-légales.
Precious Ramotswe (Jill Scott), est une tonique mama sans vraiment l'être mais toute en rondeurs. Elle a fondé cette agence de détectives un peu comme dans Agatha Christie, comme le remarquera un de ses amis, qui est la première d'Afrique à être tenue par une femme. À Gaborane, au Botswana, on fait avec les moyens du bord. S'il n'y a pas d'ordinateurs, il y a deux machines à écrire avec lesquelles la très guindée Grace Makutsi (Anika Noni Rose) s'accomode. Il faut dire que l'une et l'autre n'ont pas toutes les touches qui marchent, mais l'un dans l'autre on s'y retrouve quand on a de la patience. Les premiers clients arrivent par l'entremise du voisin, coiffeur homosexuel. Pas de cas à la Dashiell Hammett ou à la Raymond Chandler. Des histoires de maris volages, de petits trafiquants, de chiens perdus et, quelque fois, un peu de magie noire vient s'intercaler.
Il faut voir Precious Ramotswe attaquer ses enquête avec la joie d'une enfant. C'est tout juste si elle n'a pas de gros sabots. La série est pleine de bons sentiments. On se prend au jeu. La musique et les paysages sont envoûtants. Le tout est un puissant jeu d'équilibriste. L'on découvre un Botswana entre traditions et modernité. Avec pour l'un et l'autre des bons et des mauvais côtés. Jamais tout ça ne sombre dans un manichéisme amidonné. Autour de ces deux sémillantes femmes qui se dévoilent à mesure que les épisodes passent, gravitent des personnages hauts en couleur, entiers, drôles, touchants. On les devine fragiles. Ces personnes sympathiques nous marquent profondément. Leurs personnalités émeuvent. C'est bien simple, une fois un épisode terminé, on a hâte de les retrouver. N'est-ce pas le signe d'une très bonne série ?
L'Agence n°1 des dames détectives : série réalisée par Anthony Minghella (pilote), Charles Sturridge (épisodes 1 à 3) & Tim Fywell (épisodes 4 à 6) ; scénarios d'Anthony Minghella & Robert Curtis (pilote), Nicholas Wright (épisodes 1 à 3) & Robert Jones (épisodes 4 à 6) ; 2008-2009, pilote de 104 min. et 6 x 52 min. avec Jill Scott, Anika Noni Rose, Lucian Msamati, Desmond Dube... Du 4 au 25 août, chaque jeudi à 20 h 40.
Ndr - Vous trouverez d'autres éléments concernant cette série sur la dépêche que nous lui consacrons par ailleurs.
Citation
Je préfère que vous ayez trouvé sa montre dans le ventre d'un crocodile, que de le savoir dans les bras d'une jeune femme.