Sur la mauvaise pente

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Roman - Policier

Sur la mauvaise pente

Mafia - Assassinat MAJ vendredi 05 août 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,4 €

Graham Hurley
One Under - 2007
Traduit de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc
Paris : Folio, juin 2011
578 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-043768-9
Coll. "Policier", 624

Cadavre bien ferré

Une enquête policière, classique, surtout dans le cadre du roman procédurier anglais où il convient de présenter la police dans ses activités quotidiennes, ne laisse pas forcément beaucoup de place pour les à-côtés, pour toutes ces petites "déviations". Or comme toujours, en littérature, ce qui est intéressant pour le lecteur comme pour l'auteur c'est justement le pas de côté. Et dans Sur la mauvaise pente, ce frôlement des marges est présenté à travers les deux "meurtres". Sans dévoiler la vérité, les deux solutions trouvées sont logiques et pourtant présentent des bizarreries par rapport à ce que l'on attendrait d'un roman policier.

L'enquête se porte sur un homme nu qui a été attaché et menotté sur une voie ferrée. Le moins que l'on puisse dire c'est que le train qui lui est passé dessus ne lui a pas laissé la moindre de chance... Mais la police est ravie car la victime pourrait être reliée à une figure de la pègre locale que tous rêvent de voir tomber... Faraday qui enquête sur le crime ne parvient pas orienter ses recherches dans ce sens malgré toute sa bonne volonté. Winter qui cherche à identifier une seconde victime pense qu'il y a peut-être un lien avec un homme solitaire qui a disparu depuis quelques semaines même si visiblement sa carte bancaire marche encore...

Outre l'aspect procédural avec une somme de recherches méticuleuses décrite, c'est avant tout le travail remarquable de Graham Hurley pour restituer le métier et les pensées de ses deux protagonistes qu'il incombe de saluer. D'un côté, Faraday, revenu de tout, mais qui cherche encore l'amour et ne désespère jamais de son métier  de l'autre, Winter, lui aussi revenu de tout, mais qui prend des libertés avec la loi sans pour autant en prendre avec sa conscience. Les deux hommes s'apprécient et leurs façons de faire, la description des enquêtes, de la ville anglaise moyenne, des truands sont menées avec un soin extrême. À l'instar des personnages qui font leur métier avec un goût amer, la résolution des deux affaires laisse elle aussi un goût amer au lecteur, non pas parce qu'elles ne fonctionnent pas, mais parce qu'elles montrent si bien un monde qui ne tourne pas rond.

Citation

Il fallait avoir de bonnes raisons pour ligoter quelqu'un nu comme un ver, jambes écartées vers un train qui allait passer.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 31 juillet 2011
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