Le Silence pour preuve

Lausanne est lisse et impénétrable, un monde refermé sur la réalité immédiate, hermétique à quiconque s'en serait échappé, ne serait-ce qu'un instant.
Sébastien Meier - Le Nom du père
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Le Silence pour preuve

Disparition MAJ mercredi 24 août 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Gianrico Carofiglio
Le Perfezioni provvisorie - 2010
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Paris : Le Seuil, mai 2011
248 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-100403-8
Coll. "Policiers"

Enquête tranquille aux codes brouillés

Les aficionados de l'écrivain italien le savent déjà : on ne lit pas un roman de Gianrico Carofiglio pour son intrigue millimétrée, ni pour un suspense haletant à chaque page, ni pour une action pantelante et des retournements de situation fracassants. Non, ce qui compte est bien plus le voyage que la destination.

L'intrigue brouille une fois de plus la distinction entre avocat et privé — Guerrieri est appelé pour enquêter sur la disparition d'une jeune fille de la bonne société, postulat digne d'un roman noir de Ross McDonald avec son héros fétiche Lew Archer — et s'avère moins captivante que le dilemme moral de l'excellent Les Raisons du doute, précédent opus de l'auteur italien. L'enquête est d'ailleurs clôturée par un élément qui frôle le deus ex machina. Mais ici, la structure est celle d'une saga où l'on suit un personnage à travers sa vie autant que ses investigations (principe utilisé également par Patricia Cornwell pour les romans mettant en scène Kay Scarpetta, même si la romancière donne plus de place à l'entourage de son héroïne).

Il faut apprécier la petite musique des choses que tisse l'auteur autour de celui qu'on imagine comme son alter ego : des digressions où on discute soudain littérature avec un chauffeur de taxi aux réflexions pointues et où les interrogations touchantes du narrateur sur son âge de plus en plus mûr ponctuent l'intrigue. On le voit, on chevauche une fois de plus les frontières forcément floues qui séparent le polar de la littérature dite "blanche", toujours soupçonnée de "nombrilisme"...

Tout dépendra donc de la sympathie qu'on éprouvera pour cet anti-héros bien particulier, ses réflexions et son quotidien, imprégnés d'un humanisme roboratif en ces temps de cynisme revendiqué, avec cette petite touche italienne relevant le plat et un style nonchalant qu'on imagine excellemment traduit. S'il vaut mieux commencer par Les Raisons du doute, l'on ne peut qu'alerter l'attention du lecteur : cette petite musique peut très vite devenir addictive !

Citation

Contrairement aux tribunaux de première instance et surtout aux cours d'appel, la cour de cassation apparaît comme un monde bien réglé qui offre une justice efficace. Certes, ce n'est qu'une impression, car le monde n'est pas bien réglé et la justice n'est pas efficace. Mais c'est une expression agréable.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 24 août 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page