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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard
Paris : Albin Michel, septembre 2011
400 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-22980-9
Coll. "Spécial suspense"
Actualités
- 04/10 Édition: Parutions de la semaine - 4 octobre
- 02/09 Édition: Parutions de la semaine - 2 septembre
Avec le mois de septembre débute traditionnellement la rentrée littéraire. Mais en cette semaine les nouveautés restent peu nombreuses. S'il fallait chercher l'événement, la publication, alors ce serait sûrement du côté d'Albin Michel. En effet, outre Lisa Gardner avec Derniers adieux dont le talent et l'affiliation aux Nouvelles reines du crime américain ne cessent de se confirmer, il y a la parution du nouveau roman de Jean-Christophe Grangé. Le Passager est du Grangé pur jus avec une intrigue aux multiples ramifications, aux rebondissements incessants, le tout conduit d'une main de maître pour un page turner efficace mais somme toute froid. Le reste des parutions est surtout marqué par l'Histoire. Même Laurent Guillaume n'échappe pas à l'envie de s'immerger dans la presque Antiquité avec une nécromancienne, des conspirateurs, et Trajan en empereur menacé. Que dire de Jean Contrucci ? L'homme des "Nouveaux mystères de Marseille" nous propose le meurtre d'une femme au côté de son amant entre littérature romantique et médecine savante. Le père de Raoul Signoret a ses aficionados. Nous vous parlerons bien entendu plus longuement de ce nouvel épisode. Les éditions 10-18 proposent également un nouvel opus signé Claude Izner, histoire de mieux nous plonger dans le Paris des années 1920. Quant au reste, eh bien, c'est avant tout à vous de faire votre choix !
Grand format :
Divine justice, de David G. Baldacci (Michel Lafon, "Thriller")
Le Complot Romanov, de Steve Berry (Le Cherche Midi, "Thriller")
Le Trésor retrouvé des Templiers, de André Besson (France-Empire)
La Somnambule de la villa aux loups, de Jean Contrucci (Jean-Claude Lattès)
Derniers adieux, de Lisa Gardner (Albin Michel, "Spécial suspense")
Le Ban de l'injustice, de Simone Gélin (Les Nouveaux auteurs)
Le Passager, de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel, "Thrillers")
La Louve de Subure, de Laurent Guillaume (Les Nouveaux auteurs, "Policier historique")
L'Usurpateur, de Jaal (Pjs)
Rosewood : la dernière énigme de la guerre froide, de Michel Meyer (Odile Jacob)
L'Ange et la toile, de Fabien Not (Presses du Midi)
Place des Savanes, de Jean-Claude Pirotte (Le Cherche Midi, "Romans")
Tony et Susan, de Austin Wright (Le Seuil, "Policiers)
Poche :
Haro, de Michel Aurel (Au pays rêvé, "Roman noir")
La Tour noire, de Louis Bayard (Pocket, "Best")
Un employé modèle, de Paul Cleave (LGF, "Thriller")
Le Pain des fossoyeurs, de Frédéric Dard (Fleuve noir)
Ceux qui s'en sont allés = The People Who Went Away, de Nicci French (Langues pour tous, "Les Langues pour tous")
Lâche déraison, de Nick Gardel (Baleine, "Le Poulpe")
Marée sombre, de Andrew Gross (J'ai lu, "Thriller")
L'Enfant perdu, de John Hart (LGF, "Thriller")
Les Souliers bruns du quai Voltaire, de Claude Izner (10-18, "Grands détectives")
Preuves mortelles, de Judith A. Jance (J'ai lu, "Frissons")
Le Mercredi des cendres, de Percy Kemp (Points, "Thriller")
Autobiographie d'une tueuse, de Brigitte Kernel (J'ai lu, "Littérature générale")
Le Dernier souffle, de Denise Mina (J'ai lu, "Policier")
Ni chair ni sang, de Ruth Rendell (LGF, "Policier")
Katiba, de Jean-Christophe Rufin (Folio)
Les Anges se font plumer, de San Antonio (Fleuve noir, "San Antonio")
Champagne pour tout le monde ! roman un peu con, mais néanmoins très beau, de San Antonio (Fleuve noir, "San Antonio")
Les Huit émeraudes, de Patricia Wentworth (10-18, "Grands détectives")
Liens : La Tour noire |L'Enfant perdu |Louis Bayard |Paul Cleave |Jean Contrucci |Frédéric Dard |Nicci French |Lisa Gardner |Laurent Guillaume |John Hart |Claude Izner |Percy Kemp |Ruth Rendell | San-Antonio
Rebondisseur en série
Connaissez-vous le Burgerman ? C'est une sorte de monstre qui vient la nuit prendre les enfants pas sages et qui les emmène dans son usine où il les transforme en hamburgers. Vous croyez avoir affaire à un conte ancien modernisé ? Vous vous trompez car chaque année nombre d'enfants disparaissent dans la nature. Lorsqu'en lisant ce roman vous en découvrirez plus sur le Burgerman, vous en viendrez presqu'à regretter que le monstre ne se contente pas de manger ces mêmes enfants.
Ce kidnappeur manipulateur pédophile non content d'abuser ses victimes les garde avec lui longtemps, les formant pour le seconder. Car, accessoirement, il est aussi un tueur en série, amateur forcené de prostituées.
Ces points de départ pourraient effrayer le lecteur qui voit là déjà des terrains balisés à l'extrême. Pourtant le roman s'ouvre avec une héroïne qui fait partie du Fbi et qui est chargée de collecter des indices après un crash d'avion. Les recherches sont longues et épuisantes et pourtant, alors que tout est bloqué, elle découvre une jambe supplémentaire qui ne correspond à aucun des passagers de l'avion. Ce détail reflète bien l'ambiance du roman, dans lequel tout n'est que fausses pistes. L'auteur parvient à comprendre la puissance de manipulation du tueur et à la restituer fidèlement sans doute parce qu'elle connait les ficelles pour manipuler son lecteur !
Sans entrer dans les éléments de l'intrigue, Lisa Gardner sait jouer avec les nerfs du lecteur et tromper son monde. Elle ouvre des pistes, crée des intrigues secondaires, organise son histoire de manière labyrinthique. On savait que les traumatismes sexuels engendraient des répétitions. Lisa Gardner joue sur ce phénomène pour brouiller les pistes. Sans oublier la façon dont le tueur se débarrasse des cadavres qui laisse la place à une série de descriptions impressionnantes, rappelant le meilleur de X-Files.
Derniers adieux joue sur l'angoisse du lecteur. Beaucoup de choses déjà vues et des personnages stéréotypés qui débouchent sur une autre angoisse : celle du désir pour le lecteur de tourner les pages, de ne pas lâcher le livre, de ne pas être dérangé pour l'achever.
Citation
Il m'a déshabillé. Jeté à plat ventre sur le lit. J'ai résisté autant qu'un enfant de neuf ans peut le faire, le visage enfoncé dans le matelas. J'ai cru qu'il allait me tuer. J'ai peut-être prié pour qu'il le fasse quand il aurait fini.