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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard
Paris : Albin Michel, septembre 2011
400 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-22980-9
Coll. "Spécial suspense"
Rebondisseur en série
Connaissez-vous le Burgerman ? C'est une sorte de monstre qui vient la nuit prendre les enfants pas sages et qui les emmène dans son usine où il les transforme en hamburgers. Vous croyez avoir affaire à un conte ancien modernisé ? Vous vous trompez car chaque année nombre d'enfants disparaissent dans la nature. Lorsqu'en lisant ce roman vous en découvrirez plus sur le Burgerman, vous en viendrez presqu'à regretter que le monstre ne se contente pas de manger ces mêmes enfants.
Ce kidnappeur manipulateur pédophile non content d'abuser ses victimes les garde avec lui longtemps, les formant pour le seconder. Car, accessoirement, il est aussi un tueur en série, amateur forcené de prostituées.
Ces points de départ pourraient effrayer le lecteur qui voit là déjà des terrains balisés à l'extrême. Pourtant le roman s'ouvre avec une héroïne qui fait partie du Fbi et qui est chargée de collecter des indices après un crash d'avion. Les recherches sont longues et épuisantes et pourtant, alors que tout est bloqué, elle découvre une jambe supplémentaire qui ne correspond à aucun des passagers de l'avion. Ce détail reflète bien l'ambiance du roman, dans lequel tout n'est que fausses pistes. L'auteur parvient à comprendre la puissance de manipulation du tueur et à la restituer fidèlement sans doute parce qu'elle connait les ficelles pour manipuler son lecteur !
Sans entrer dans les éléments de l'intrigue, Lisa Gardner sait jouer avec les nerfs du lecteur et tromper son monde. Elle ouvre des pistes, crée des intrigues secondaires, organise son histoire de manière labyrinthique. On savait que les traumatismes sexuels engendraient des répétitions. Lisa Gardner joue sur ce phénomène pour brouiller les pistes. Sans oublier la façon dont le tueur se débarrasse des cadavres qui laisse la place à une série de descriptions impressionnantes, rappelant le meilleur de X-Files.
Derniers adieux joue sur l'angoisse du lecteur. Beaucoup de choses déjà vues et des personnages stéréotypés qui débouchent sur une autre angoisse : celle du désir pour le lecteur de tourner les pages, de ne pas lâcher le livre, de ne pas être dérangé pour l'achever.
Citation
Il m'a déshabillé. Jeté à plat ventre sur le lit. J'ai résisté autant qu'un enfant de neuf ans peut le faire, le visage enfoncé dans le matelas. J'ai cru qu'il allait me tuer. J'ai peut-être prié pour qu'il le fasse quand il aurait fini.