Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Isabelle Taudière
Paris : Points, juin 2011
412 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-2388-0
Coll. "Thriller", 2660
Cadavres en série
Comment créer un thriller angoissant de bonne tenue ? Évidemment en jouant sur nos phobies les plus intimes. Simon Beckett nous propose, avec Les Murmures des morts, le sempiternel jeu du chat et de la souris entre un tueur qui a toujours plusieurs coups d'avance (et des coups d'un tordu qui confinent au plus haut sadisme) et ses proies. Il y ajoute une description réaliste des situations de vie d'un médecin légiste qui fait que le lecteur est confronté à ses propres angoisses sur son corps.
Où finit la vie et où commence la mort ? C'est une question angoissante que peuvent révéler les affaires continuelles - il y en a eu encore une récemment -, avec leurs lots de problèmes de fins de vie et du recours opportun à l'euthanasie. Mais lorsque la personne se révèle avoir un esprit fragile et perturbé, il peut être tentant de partir du problème en l'inversant : prendre des personnes bien en vie, les faire mourir à petit feu et les filmer tout en les regardant agoniser afin de capter le moment où l'âme quitte le corps.
Au bout d'un moment, cela n'empêche même pas que l'on s'ennuie ! Pour amuser le jeu, il faut se mettre en compétition avec des experts. Lorsque l'on pratique son activité criminelle à Knoxville, à proximité d'une "ferme de corps" (vaste espace où les médecins légistes laissent pourrir des cadavres dans la nature pour affiner leur pratique du terrain), l'occasion est plus que tentante d'entrer en compétition avec ces scientifiques...
Malheureusement, c'est compter sans David Hunter, un légiste anglais, venu perfectionner sa technique aux États-Unis.
Le tout s'inscrit dans une intrigue réaliste avec des différends entre les services de police, des personnages hauts en couleur imbus de leur propre personnalité, et une vie personnelle qui sert de contrepoint apaisant. Au cœur de l'histoire, le parcours individuel de David Hunter qui fut lui-même victime d'un tueur en série. Mais l'ensemble retient principalement l'attention, comme souvent, par la description forte du "méchant" qui rusé, obsessionnel dans sa folie, irradie de sa figure le texte
Citation
L'odeur nauséabonde et douceâtre de fromage pourri de la chair en décomposition semblait si distillée et concentrée qu'elle traversait effrontément la barrière de menthol sous mon nez.