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Je tue les enfants français dans les jardins
Grand format
Inédit
Tout public
164 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-36476-000-4
Actualités
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 22/03 Bibliothèque: Marie Neuser et Sahad Djamaa à Saint-Éloi
- 22/10 Exposition: Marseille : soirée art et polar
Sombrer dans l'éducation
On allume la radio de bon matin. Deux faits divers concernent des professeurs : dans le premier, un peu perturbé parce qu'on lui refuse un port d'arme, un professeur tue une policière avec son sabre ; dans le second, l'enseignante s'immole par le feu dans la cour d'un établissement... En eux-mêmes, ces deux évènements pourraient être un bon point de départ pour un néo-polar teigneux ou une enquête socio-poétique écrite par le regretté Thierry Jonquet. Et puis il y a Lisa, qui débute dans le métier. Professeur d'italien, elle vient d'être mutée dans un collège de la banlieue. Son métier oscille entre des élèves qui n'ont pas envie d'être là, figés dans leurs croyances, leurs certitudes et leur no future jouissif généralisé, des collègues qui essayent d'éviter au maximum les ennuis et une administration que n'aurait pas renié Ponce Pilate. Au centre de Je tue les enfants français dans les jardins, roman de Marie Neuser, un souvenir remonte à la surface : enfant, elle a vu son père, professeur, passer au milieu des élèves et être assuré de leur respect. Elle, elle doit éviter les crachats et les couteaux.
Description sèche, ponctuée de scènes fortes et où l'on sent sinon le vécu, du moins une information à de bonnes sources, le roman est tendu jusqu'à un final glaçant, implacable, comme une machine de guerre, un rouleau compresseur inexorable. Même s'il s'agit d'un condensé d'expérience, en quelques lignes, Marie Neuser propulse le lecteur au cœur de son intrigue, sans moralisme, sans fioritures. En fermant le livre, troublé, en allumant la radio, on se dit que, toute comparaison gardée, Lisa a choisi la solution la plus logique, la plus humaine pour s'en sortir, ce qui ne peut que prolonger le trouble, car le final est d'une noirceur confondante. Je tue les enfants français dans les jardins est un terrible roman noir, construit comme une tragédie classique, tendu vers sa fin inexorable, comme une voiture qui fonce dans un mur, comme des lemmings qui se précipitent pour se noyer, comme nos sociétés qui courent à l'apocalypse au son joyeux des sonneries de portables, comme pour prouver que les deux faits divers ne sont que la face émergée d'un gigantesque iceberg.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2012
Grand prix de la littérature policière - roman français 2012
Citation
Le premier geste de Samira, au moment où elle pénètre dans ce temple de l'instruction gaspillée comme perles aux cochons, est de dégrafer le voile sous son menton et de l'enlever avec ce soulagement qui évoque celui de l'innocent à qui l'on ôte les menottes.