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Je tue les enfants français dans les jardins
Grand format
Inédit
Tout public
164 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-36476-000-4
Actualités
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
Du 27 au 30 septembre se déroulera la prochaine Semaine noire à Marseille pendant laquelle un jumelage noir sera organisé avec Alger. Depuis Yasmina Khadra, les Algériens ont montré que cette écriture de mauvais genres avaient bonne tenue de l'autre côté de la mer Méditerranée. Mais là n'est pas la question. À l'occasion de cette manifestation en cité phocéenne sera décerné le samedi 29 septembre le 9e Prix marseillais du polar. Ce prix, remis par un jury de sept membres choisis sur lettre de candidature se déroule en trois étapes. D'abord une présélection de quatorze romans (que vous découvrirez en fin de dépêche), puis les jurés lisent et notent avant de se donner rendez-vous le 5 septembre pour retenir les cinq finalistes dont se dégagera l'heureux élu...
Sélection 2012 :
- Derrière la haine, de Barbara Abel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- À la vie, à la mort, de Henri Courtade (Lucane) ;
- Random, de Mathieu Croizet (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Séquestration, de Michel de Roy (L'Enclave) ;
- Maudite soit-elle, de Vincent Desombre (Scrinéo) ;
- Le Saigneur des pierres, de Roger Facon (Engelaere, "Mystères en Nord") ;
- Mapuche, de Caryl Férey (Gallimard, "Série noire") ;
- Juste une ombre, de Karine Giébel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable) ;
- À la verticale des enfers, de Fabio M. Mitchelli (Ex æquo, "Rouge") ;
- Piège boréal, de David Moitet (Les Nouveaux auteurs, "Thriller") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Portrait de l'artiste en tueur, de Gilles D. Perez (Naïve, "Noir") ;
- Accents graves, de Mary Play-Parlange (Ex-æquo, "Rouge").
La Sélection sur le site de L'écrit du suD
Liens : À la vie à la mort |Maudite soit-elle |Mapuche |La Paix plus que la vérité |À la verticale des enfers |Portrait de l'artiste en tueur |Henri Courtade |Mathieu Croizet |Roger Facon |Caryl Férey |Karine Giébel |Gildas Girodeau |David Moitet |Marie Neuser |Gilles D. Perez |L'écrit du suD |Semaine noire - 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 22/03 Bibliothèque: Marie Neuser et Sahad Djamaa à Saint-Éloi
- 22/10 Exposition: Marseille : soirée art et polar
Sombrer dans l'éducation
On allume la radio de bon matin. Deux faits divers concernent des professeurs : dans le premier, un peu perturbé parce qu'on lui refuse un port d'arme, un professeur tue une policière avec son sabre ; dans le second, l'enseignante s'immole par le feu dans la cour d'un établissement... En eux-mêmes, ces deux évènements pourraient être un bon point de départ pour un néo-polar teigneux ou une enquête socio-poétique écrite par le regretté Thierry Jonquet. Et puis il y a Lisa, qui débute dans le métier. Professeur d'italien, elle vient d'être mutée dans un collège de la banlieue. Son métier oscille entre des élèves qui n'ont pas envie d'être là, figés dans leurs croyances, leurs certitudes et leur no future jouissif généralisé, des collègues qui essayent d'éviter au maximum les ennuis et une administration que n'aurait pas renié Ponce Pilate. Au centre de Je tue les enfants français dans les jardins, roman de Marie Neuser, un souvenir remonte à la surface : enfant, elle a vu son père, professeur, passer au milieu des élèves et être assuré de leur respect. Elle, elle doit éviter les crachats et les couteaux.
Description sèche, ponctuée de scènes fortes et où l'on sent sinon le vécu, du moins une information à de bonnes sources, le roman est tendu jusqu'à un final glaçant, implacable, comme une machine de guerre, un rouleau compresseur inexorable. Même s'il s'agit d'un condensé d'expérience, en quelques lignes, Marie Neuser propulse le lecteur au cœur de son intrigue, sans moralisme, sans fioritures. En fermant le livre, troublé, en allumant la radio, on se dit que, toute comparaison gardée, Lisa a choisi la solution la plus logique, la plus humaine pour s'en sortir, ce qui ne peut que prolonger le trouble, car le final est d'une noirceur confondante. Je tue les enfants français dans les jardins est un terrible roman noir, construit comme une tragédie classique, tendu vers sa fin inexorable, comme une voiture qui fonce dans un mur, comme des lemmings qui se précipitent pour se noyer, comme nos sociétés qui courent à l'apocalypse au son joyeux des sonneries de portables, comme pour prouver que les deux faits divers ne sont que la face émergée d'un gigantesque iceberg.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2012
Grand prix de la littérature policière - roman français 2012
Citation
Le premier geste de Samira, au moment où elle pénètre dans ce temple de l'instruction gaspillée comme perles aux cochons, est de dégrafer le voile sous son menton et de l'enlever avec ce soulagement qui évoque celui de l'innocent à qui l'on ôte les menottes.