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Grand format
Réédition
Tout public
Paris : Montparnasse, janvier 2004
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "RKO", 24
Actualités
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Suite du festival polar à l'Action Christine* avec toujours autant de films de réalisateurs talentueux et quelques films méconnus. Ainsi, si les cinéphiles connaissent l'extraordinaire talent de Samuel Fuller, peut-être n'ont-ils pas vu ce Naked Kiss. Il en va de même pour Michael Curtiz, à jamais le réalisateur de Casablanca, dont on a l'occasion de découvrir en fin de semaine le Passage to Marseille. Habitué des lieux, L'Assassin sans visage, de l'inoxydable Richard Fleischer, dont le talent et la palette sont infinis. Enfin, si l'on passe outre (mais pourquoi donc ?) le film de Henry Hathaway, on ne peut pas ne pas aller voir celui de Stanley Kubrick, Ultime Razzia. Sinon, il y a quelques autres classiques... Mais on vous laisse les découvrir !
Festival : le polar
Le polar est un genre majeur qui ne se démode pas. Même si dans le cinéma d'aujourd'hui, il y a une tendance à fabriquer des films bourrés d'énormes effets pyrotechniques ou autres (facilement réalisés par informatique) dans lesquels les acteurs agissent comme des robots humanoïdes. Pourtant, des histoires d'hommes ou de femmes poussés à s'engager dans une voie criminelle, par un mauvais choix d'existence, par un contexte social dur ou injuste ou par faiblesse psychologique, les sujets ne manquent pas pour créer des œuvres passionnantes qui nous fascinent par la violence exposée, et par la vision sans concession qu'elles offrent de la société. Car beaucoup de réalisateurs ne faisaient pas de leurs personnages des héros positifs, montrant plutôt des individus inadaptés, souvent médiocres, tentant de survivre dans un monde sans pitié, et parfois de vrais déments, brutes sadiques ou psychopathes charmeurs et machiavéliques. Voici un programme qui en fait la démonstration.
Mercredi 28 août :
The Naked Kiss (The Naked Kiss), de Samuel Fuller (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Jeudi 29 août :
La Maison dans l'ombre (On Dangerous Ground), de Nicholas Ray (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).
Vendredi 30 août :
Le Suspect (The Suspect), de Robert Siodmak (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Samedi 31 août :
L'Impasse tragique (The Dark Corner), de Henry Hathaway (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Dimanche 1er septembre :
Ultime razzia (The Killing), de Stanley Kubrick (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Lundi 2 septembre :
L'Assassin sans visage (Follow Me Quietly), de Richard Fleischer (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).
Mardi 3 septembre :
Passage to Marseille (Passage to Marseille), de Michael Curtiz (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
* L'Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris
Tél. : 01.43.25.85.78
contact@actioncinemas.com
Liens : Assassin sans visage |Samuel Fuller |Nicholas Ray |Henry Hathaway |Richard Fleischer |Michael Curtiz - 11/08 Télévision: Cycle "Film noir" au Cinéma de minuit
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Flic aveugle
Jim Wilson (Robert Ryan), est un flic amer, désabusé et violent qui après onze ans de carrière dans la police vit en ours solitaire parce que lorsque l'on fait ce métier, on ne peut rien partager de beau. Sauf qu'à ce jeu, on se fait haïr de tous, et l'on prend le risque d'être à son tour broyé par la machine judiciaire. Heureusement pour lui, le crime d'une jeune fille a été commis à l'extérieur de la ville, dans les montagnes. Dépêché pour aider le shérif local, il entame une course-poursuite avec un meurtrier aux abois, poussé aux dernières extrémités par l'idée de revanche d'Américains armés de fusils, qui ne rêvent que d'une chose : faire justice eux-mêmes. Les empreintes du meurtrier dans la neige mènent à une maison isolée baignée dans l'obscurité. À l'intérieur, la ravissante Mary (Ida Lupino), sœur aveugle du meurtrier. Pour Jim Wilson, c'est l'heure de la révélation (qui tarde un peu à se faire, mais le film ne laisse là-dessus que très peu de suspense) : la solitude a une fin. Mais, Jim Wilson a une mission : sauver le meurtrier des hordes à ses trousses et l'amener au tribunal.
Nicholas Ray brasse de nombreux thème dans ce film noir sentimental qui débute avec un héros solitaire emblématique à la recherche de la justice à tout prix, qui va trouver la rédemption non sans avoir été soumis à la torture mythologique : comment obtenir l'amour d'une femme dont on pourchasse le frère ? S'ajoute à cela une approche sensible et extraordinaire de la cécité de Mary, avec un jeu de réalisation qui atteint des sommets dès le début de la rencontre des deux acteurs. La caméra se veut subjective à travers les yeux d'Ida Lupino qui avance à la suite de Robert Ryan dans la maison. Une idée plus qu'intéressante et loin d'être anodine lorsque l'on sait que Nicholas Ray fera partie des réalisateurs borgnes d'Hollywood (John Ford, Fritz Lang, Raoul Walsh et André de Toth). L'interprétation d'Ida Lupino (alors imposée à Nicholas Ray) est éblouissante. Ses rapports avec son frère complexes. Le film surfe du noir au sentimental avec très peu de suspense mais des instants dramatiques féroces avec une peinture sociale douce amer, et un combat psychologique de tous les instants entre tous les personnages. Du grand art pour un réalisateur qui n'a que deux ans d'expérience derrière lui...
La Maison dans l'ombre : 82 min. avec Robert Ryan, Ward Bond, Ida Lupino...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.
Citation
À force de voir des assassins, des alcoolos et des prostituées de la pire engeance, on croit que tout le monde est ainsi. Tant qu'on ne voit que ça, on se sent bien seul.