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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Stéphane Carn
Paris : Le Masque, septembre 2011
330 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3473-4
Palette de l'écrivain
L'idée des portes ouvertes dans les musées, des journées du patrimoine, s'est étendue depuis la France à toute l'Europe. Elle est même arrivée jusqu'au nord de l'Écosse, dans cette bonne vieille ville d'Édimbourg. Ce jour-là, le grand musée ouvre ses portes et offre même une visite guidée de son entrepôt, l'endroit où il stocke les toiles qu'il ne peut exposer faute de place. C'est l'instant rêvé pour voler des tableaux jamais vus. Et c'est justement l'idée qu'a eu un des professeurs d'histoire de l'art de la ville qui connait par cœur l'entrepôt. Il a même un plan complexe qui permettra de réussir l'exploit sans être inquiété après. Sauf que pour réaliser son casse, il doit mettre dans le coup des amis, qui ne sont aucunement des spécialistes de la cambriole.
Un bon plan, une histoire à la Spaggiari, sans violence, ni haine ! Mais nous sommes dans un roman noir et il faut bien que les choses dérapent quelque peu. Et Ian Rankin de multiplier les façons de faire dévier son histoire, comme à l'entrainement, en tirant un fil, puis un autre, avec une logique implacable. Portes ouvertes commence comme un conte de fées à la Donald Westlake avec un casse mis en branle par des amateurs éclairés qui essayent de faire leur petite affaire tranquilles, puis lentement comme un bateau qui vogue sur sa lancée et qui, porté par sa force d'inertie, ne peut plus dévier de son échouage imminent, tout ça se complexifie. Le lecteur s'enfonce avec les personnages principaux dans une sorte d'entonnoir de plus en plus étroit, de plus en plus étouffant - sans que Ian Rankin n'en rajoute dans une surenchère gore. De joyeuse équipée, le récit devient plus sombre, les amateurs se font frapper puis menacer.
Des personnages bien dessinés, une intrigue qui sait rebondir et provoquer quelques chutes et relances intelligentes, un choc culturel entre d'une part les milieux artistiques et culturels d'une ville de province et des bandits ras du front mais efficaces, symbolisés par quelques scènes types comme celle où une jeune artiste essaie de faire chanter son commanditaire sans se rendre compte que c'est le parrain local. En arrière-plan, le policier local, une sorte de Columbo cynique qui entend profiter de ce qu'il sait permet de relier ces deux tableaux : une description noire de la situation et un regard amusé sur ce qui est décrit. On aurait envie de rajouter "du grand art".
Citation
- Je passai pas mal de temps à la bibliothèque, oui.
- C'est sans doute pour ça que j'ai aucun souvenir de vous. Moi, je n'y ai mis les pieds qu'une seule fois, pour leur emprunter Le Parrain.
- Dans un but pédagogique ou purement récréationnel ?