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Grand format
Inédit
Tout public
300 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4255-4
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 28/10 Édition: Parutions de la semaine - 28 octobre
Il en va des semaines et des hasards. Inutile d'aller chercher bien loin dans cette liste le ou plutôt les romans de la semaine. Ils sont aux premières loges. Aux deux premières places plus exactement. Avec Bettý, d'Arnaldur Indridason, les éditions Métailié frappent un grand coup. Car le roman tranche avec l'œuvre tout en continuité de l'auteur islandais. Foin de policier avec un Erlendur bougon et distant, c'est un véritable hard boiled qui vous est proposé. Guillaume Lebeau dans sa chronique dit tout le bien qu'il en pense et encore a-t-il fallu le calmer. Tout juste si Charité bien ordonnée, d'Alexis Aubenque, ne parait pas fade. Le romancier triche un peu avec les codes, abuse peut-être d'une sauce scénaristique, il n'empêche qu'il est devenu l'un des meilleurs écrivains du genre français. Pour le reste, comme d'habitude, faites votre choix !
Grand format :
Bettý, de Arnaldur Indridason (Métailié, "Bibliothèque nordique. Noir")
Charité bien ordonnée, de Alexis Aubenque (Calmann-Lévy)
Une belle dans la tête, de Serge Barbary (Clémentine, "Soleil noir")
Le Cercle des Lombards, de Mario Capraro (Édite)
L'Heure écarlate, de Ann Cleeves (Belfond, "Noir")
Les Enquêtes du commissaire La Rennie, de Jacques Delatour & Robert Tubach (L'Harmattan)
Le Diable est un ange comme les autres, de Marie-Hélène Ferrari (Clémentine, "Soleil noir")
Killer elite, de Ranulphe Fiennes (Le Serpent à plumes)
Rouge sang, de Jean-François Fournel (Le Masque, "Grands formats")
Theodore Boone : l'enlèvement, de John Grisham (Oh !)
Une heure de silence, de Michael Koryta (Le Seuil, "Policiers")
Mystères sur la toile : histoires extraordinaires de tableaux français, Gilles Laffon & Érica Laffin (Papillon rouge)
Double trouble, de Stéphen Lamouille (Kometa)
Carroge, de Gilbert Laporte (Pascal Galodé)
Machination, de Michael Marshall (Michel Lafon)
Meurtre cité des Vertes-Voyes, de Patricia Osganian (Pythagore)
66° Nord, de Michael Ridpath (First, "Thriller")
La Nurse anglaise, de San-Antonio (Fleuve noir, "San Antonio, grands formats")
Corruption, de C. J. Sansom (Belfond, "Littérature étrangère")
Le Fantôme du Hauraki Gulf, de Marc Stéphan (Au vent des îles, "Noir Pacifique")
Contractors, de Marc Wilhem (Scrineo, "Thriller")
Poche :
Les Salauds vont en enfer, de Frédéric Dard (Fleuve noir)
Le Venin du mort, de Bernard Fischbach (Le Verger, "Les Enquêtes rhénanes")
Fantôme de mer, de Denis Flageul (Terre de brume, "Polars & grimoires")
Navigation noire : Cancale, Saint-Malo, de Lionel Guillard (Astoure, "Breizh noir")
Péchés céruléens, de Laurell K. Hamilton (Milady)
Haine, de Anne Holt (Points, "Policiers")
Ankou, lève-toi, de Frédérick Houdaer (Terre de brume, "Polars & grimoires")
Furieux appétit, de Raphaël Majan (POL, "Une contre-enquête du commissaire Liberty")
Terminus Brocéliande, de Renaud Marhic (Terre de brume, "Polars & grimoires")
L'Importance d'être reconnaissant, de Alexander McCall Smith (10-18, "Grands détectives")
Un nommé Peter Karras, de George P. Pelecanos (Points, "Policiers")
Chimère noire : Saint-Cast-le-Guildo, de Pierre Rabardel (Astoure, "Breizh noir")
Prophétie, de C. J. Sansom (Pocket, "Best")
Liens : Haine |Terminus Brocéliande |Bettý |Arnaldur Indridason |Ann Cleeves |Michael Koryta | San-Antonio |Frédéric Dard |Denis Flageul |Anne Holt |Frédérick Houdaer |Renaud Marhic |Alexander McCall Smith |George P. Pelecanos |John Grisham
Soap opera chandlérien
Tout tourne autour de Nelson, policier intelligent, qui vient d'une famille riche et fut un temps très proche des Winedrove. Une famille dominée par un père autoritaire et milliardaire. Quatre enfants : l'ainé, tête brulée, vit dans une secte ; la deuxième a été l'amante de Nelson avant de lui préférer un riche avocat ; la troisième, Sandy et le dernier, Julian sont des dilapidateurs de la fortune. Or voilà, que le petit ami de Sandy est retrouvé mort et que tout accuse Julian.
Le décor est planté : une ville américaine, des riches et des puissants au caractère bien délimité, un procès qui met en jeu les ressorts de la corruption, un passage par la violence des prisons, des policiers qui oscillent entre leur volonté de bien faire et les contraintes des enjeux de pouvoir dans la ville. Les personnages dessinés en quelques traits : une famille riche avec le fils prodigue, la fille charitable et les deux vilains petits canards, le noble policier écrasé par la "honte" familiale, le serviteur espagnol fidèle, sont tous crédibles. Le chef de la police permet de relier cette série naissante à la précédente (c'est la trilogie "River falls"). Chez les personnages, il serait vain de chercher la ressemblance avec le charme venimeux des familles haïssables de Raymond Chandler mais plutôt d'y voir des concordances avec les éléments de feuilletons de soap operas.
L'histoire se déploie de manière chronologique, se focalisant sur les différents protagonistes pour les présenter sous leur meilleur jour et relancer l'intrigue, au sein de chapitres courts. Cette histoire, même si elle se lit de manière indépendante, se présente comme le premier volet d'une série car des pistes sont annoncées, des événements prévus mais dont la résolution interviendra sans aucun doute dans les prochains volumes. Les premières pages présentaient un personnage pourchassé dans les bois avant que l'on ne découvre qu'il ne s'agissait que d'une partie de paint-ball. Alexis Aubenque se souvient qu'en bon libraire il vendait des livres calibrés, efficaces, conçus pour l'adaptation télévisée ou la série et il a su s'approprier et manipuler les ficelles, en retirer les points d'accroche pour les adapter à ses textes. Il applique de bonnes recettes pour fournir un plat équilibré, de bonne tenue, sans trop d'épice ou de fantaisie, mais avec la rigueur de l'écriture classique qui cherche avant tout à ce que le lecteur ne repose pas le livre, pour mieux en continuer la lecture, et attendre le prochain volet.
Citation
Le doute profite toujours à l'accusé, tel est le fondement de notre justice. Je vous conjure, mesdames et messieurs, de trouver, au fond de vous-mêmes, la force de ne pas laisser la place à la colère et au besoin de trouver à tout prix un coupable, mais bien au contraire de ne pas ajouter une injustice à un drame déjà terrible.