Contenu
Poche
Réédition
Public averti
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
Paris : Points, octobre 2011
448 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-2572-3
Coll. "Policier", 2717
Brave Pete
Un nommé Pete Karras. Difficile de trouver un titre plus basique pour un roman aussi complexe. Pas complexe dans sa forme, loin de là ; complexe dans ce qu'il exprime. L'histoire est simple : deux gamins issus de l'immigration dans l'Amérique du milieu du XXe siècle, Pete Karras et Joe Recevo, un Grec et un Italien qui semblent unis pour la vie. Qui semblent parce que ça ne se passera pas comme ça. Trop différents dans leurs aspirations profondes, une question de morale mais aussi de courage. Pete est bon, fondamentalement bon, tandis que Joe est attiré par les belles bagnoles, les belles fringues et l'argent facile. Et entre cette jeunesse qui les lie et leurs premières décisions d'hommes, il y a cette Seconde Guerre mondiale que Pete doit aller faire dans le Pacifique. C'est là qu'il apprend à tuer, c'est là qu'il apprend ce que c'est que de tuer. À son retour, Joe s'est définitivement lié aux truands du coin, tandis que lui a choisi de rester droit... droit mais boiteux. C'est ce qui arrive lorsque l'on n'a peur de rien et que l'on ose dire à ceux qui ont le bâton qu'ils peuvent cogner plus fort.
George P. Pelecanos nous entraine dans un Washington qu'on explore de bas-fonds en combles et pas vraiment du côté des technocrates. Bordels chinois et restaurants grecs pas toujours bien fréquentés, chômage, racket, drogue... Et pour couronner la visite, un tueur en série qui prend un malin plaisir à égorger les plus grosses prostituées de la capitale. Le lien entre le Grec, l'Italien et le tueur en série va se faire grâce à l'apparition d'un nouvel immigrant. Il est comme Pete, comme Joe : un homme de rien, un déraciné. Polonais lui, il recherche sa sœur droguée et prostituée emmenée plus ou moins de force par son mac et dealer loin de chez elle. Pete va le prendre sous son aile sans trop savoir pourquoi. Pour donner un sens à sa vie, peut-être. "Un homme plus grand que son ombre, voilà ce qu'était Peter Karras. Et il ne le savait même pas." Plus grand que son ombre... plus complexe qu'il n'y paraît, on vous dit.
On en parle : La Vache qui lit n°125
Citation
Quand vous ouvrez une fille de la gorge jusqu'à la chatte, c'est pas vraiment un message d'amour