Drive

Dans un jeu de console, on suit un personnage et bientôt on connait les limites de l'univers, les paliers, les ouvertures, on maîtrise les effets des actions jusqu'à la montée crescendo et soudain on a fait le tour du jeu. Au bout d'une trentaine d'heures, le jeu redevient un objet, un boitier en plastique un peu ennuyeux.
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Roman - Noir

Drive

Braquage/Cambriolage - Vengeance MAJ vendredi 25 novembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 0 €

James Sallis
Drive - 2005
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
Paris : Rivages, septembre 2011
174 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2278-7
Coll. "Noir", 613

Violence incontrôlable

Drive, de James Sallis est un roman très noir qui suit les péripéties d'un homme qui veut fuir la violence d'un monde qui ne le veut pas. Ce faisant, il est obligé de s'enfermer dans une violence encore plus forte pour tenter de retrouver une certaine quiétude. Cet homme est un as de la conduite. C'est un des meilleurs à Hollywood dans sa catégorie. Il effectue les cascades les plus inimaginables. Son don a évidemment attiré l'attention de brigands qui l'ont sollicité à de nombreuses reprises. Tout le monde sait que hormis éviter de tirer des coups de feu lors d'un braquage, le plus important est de pouvoir se retrouver sain et sauf dans un motel éloigné des lieux du vol. Seulement voilà, plus il y a d'éléments rapportés dans une bande de joyeux voleurs, plus il y a de risques. Celui de se faire doubler est justement le comble pour un chauffeur qui n'a jamais levé la main contre le moindre conducteur imprudent. Notre homme se retrouve donc avec quelques cadavres dans une pièce, obligé de vendre chèrement sa peau, et avec une mallette qui déborde de billets. Le mieux pour lui est de retrouver les commanditaires du braquage, de leur expliquer qu'il n'est pour rien dans la trahison, de leur refiler leur butin tout en s'appropriant sa part, et de retourner à sa vie honnête et professionnelle. C'est plutôt simple dans l'idée, mais ça va se retrouver impossible dans les faits. James Sallis enferme alors son protagoniste dans un monde d'hémoglobine virevoltante. Il y a des pages où l'on a mal pour lui, où l'on souhaite prendre sa défense. Parfois même on a envie de prendre les armes à son côté. Les portraits qu'il dresse des malfrats sont cependant à hurler de rire. Limite s'ils ne nous sont pas sympathique tout comme l'est son héros en même temps que l'accompagne une certaine froideur qui force le respect. Drive est un très bon roman sur la descente forcenée aux enfers de la violence. La pire de toutes : celle que l'on ne peut contrôler car elle découle de notre réaction face à la violence des autres. Et pour ceux qui croiraient qu'il suffit de la remiser au placard pour mieux arborer la force des mots, lisez Drive, et les mots inscrits en ses pages vous convaincront du contraire.

Citation

Shonda est quelqu'un de bien. Vous avez de la chance qu'une femme comme elle vous ait supporté depuis si longtemps. Vous avez de la chance aussi que moi, je vous aie supporté. Bon, vous me direz, elle a une bonne raison de le faire : elle vous aime. Moi, je n'en ai pas.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 24 novembre 2011
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