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Grand format
Inédit
Tout public
296 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013521-9
Coll. "Série noire"
Actualités
- 22/10 Librairie: Karim Madani, Oxmo Puccino et L'Autodidacte
- 01/10 Café littéraire: Karim Madani au Nouvo cosmos
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 21/03 Librairie: Karim Madani prépare sa Défense
L'enfer du décor
Plombé par le soleil, le goudron fondant sous les semelles, la ville d'Arkestra est un condensé des grandes métropoles actuelles. Les riches vivent entre eux, dans des quartiers protégés et les pauvres tentent de survivre à coups de rapines et de trafics. On imagine une version filmée développant des teintes jaunes, des moiteurs, des lourdeurs. Le style et le ton de Karim Madani renforcent cette atmosphère oppressante en additionnant des scènes rudes, racontées à la première personne par un personnage qui possède lui aussi une vision noire du monde.
Parfois les pauvres commettent l'erreur de se livrer à des actions qui gênent les riches alors qu'ils auraient pu se contenter de grouiller dans leur marigot en agressant des aussi pauvres qu'eux. Les sanctions tombent de suite. Katia était une pute droguée. Elle servait d'indic à Paco, le policier au cœur de l'histoire. Mais elle a été dénoncée au nom de l'intérêt supérieur des États et des grands notables. Depuis, Paco a entamé une descente aux enfers qu'il ponctue de grandes gorgées de sirop contre la toux comme drogue. C'est aussi le moment où il doit retrouver une jeune fugueuse des quartiers riches qui a mis le doigt dans un engrenage trop lourd pour un flic de base. C'est peut-être la raison pour laquelle il va s'obstiner et foncer.
Chaque étape enfonce le personnage dans une noirceur et une violence de plus en plus irrépressible. Dans un livre beaucoup plus ancien, Jésus le personnage central, vit ainsi un long calvaire en douze stations. Ici, c'est seulement en neuf jours que le policier va décrire son chemin de croix en des cercles de plus en plus étroits jusqu'à un final pressenti dès le départ comme suicidaire. Même quand Paco effectue une "bonne action", il ne fait en réalité que rembourser une dette ancienne.
La description de la ville, les redites de l'histoire, l'ancrage biblique et religieux, le fantôme de Katia réapparaissant pour contempler Paco, la chaleur qui s'appesantit, les pistes qui se brisent, les avertissements successifs pour demander au flic d'arrêter son enquête sont autant de brisures qui devraient faire chuter le "héros". Mais celui-ci se souvient que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, et il continue, comme ces morts qui se convulsent et s'agitent, pantins disgracieux, sous les rafales des armes automatiques.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2012
Grand prix de la littérature policière - roman français 2012
Citation
Si nous avions eu un peu plus de temps, je t'aurais proposé une partie de roulette russe, Raclure. J'adorais la roulette russe. J'y avais joué avec des barons de la came latinos.