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Grand format
Inédit
Tout public
296 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013521-9
Coll. "Série noire"
Actualités
- 22/10 Librairie: Karim Madani, Oxmo Puccino et L'Autodidacte
- 01/10 Café littéraire: Karim Madani au Nouvo cosmos
À l'initiative de la Mairie du 13e arrondissement de Paris et de l'association 813, "Karim Madani, auteur de romans noirs et enfant du 13e, vous invite à venir le rencontrer et échanger autour de son livre, Le Jour du fléau (Gallimard, "Série noire"), lors d'un apéro polar mardi 9 octobre à 19 heures" au Nouvo Cosmos (101, rue de Tolbiac - 75013 Paris). Cette rencontre sera animée par Hervé Delouche et Gwenaëlle Denoyers (tous deux de l'association 813). Vous pourrez alors découvrir le thème d'un roman qui est un véritable chemin de croix en neuf jours en des cercles de plus en plus étroits jusqu'à un final pressenti dès le départ comme suicidaire d'un policier.
Liens : Karim Madani |813 - 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 21/03 Librairie: Karim Madani prépare sa Défense
L'enfer du décor
Plombé par le soleil, le goudron fondant sous les semelles, la ville d'Arkestra est un condensé des grandes métropoles actuelles. Les riches vivent entre eux, dans des quartiers protégés et les pauvres tentent de survivre à coups de rapines et de trafics. On imagine une version filmée développant des teintes jaunes, des moiteurs, des lourdeurs. Le style et le ton de Karim Madani renforcent cette atmosphère oppressante en additionnant des scènes rudes, racontées à la première personne par un personnage qui possède lui aussi une vision noire du monde.
Parfois les pauvres commettent l'erreur de se livrer à des actions qui gênent les riches alors qu'ils auraient pu se contenter de grouiller dans leur marigot en agressant des aussi pauvres qu'eux. Les sanctions tombent de suite. Katia était une pute droguée. Elle servait d'indic à Paco, le policier au cœur de l'histoire. Mais elle a été dénoncée au nom de l'intérêt supérieur des États et des grands notables. Depuis, Paco a entamé une descente aux enfers qu'il ponctue de grandes gorgées de sirop contre la toux comme drogue. C'est aussi le moment où il doit retrouver une jeune fugueuse des quartiers riches qui a mis le doigt dans un engrenage trop lourd pour un flic de base. C'est peut-être la raison pour laquelle il va s'obstiner et foncer.
Chaque étape enfonce le personnage dans une noirceur et une violence de plus en plus irrépressible. Dans un livre beaucoup plus ancien, Jésus le personnage central, vit ainsi un long calvaire en douze stations. Ici, c'est seulement en neuf jours que le policier va décrire son chemin de croix en des cercles de plus en plus étroits jusqu'à un final pressenti dès le départ comme suicidaire. Même quand Paco effectue une "bonne action", il ne fait en réalité que rembourser une dette ancienne.
La description de la ville, les redites de l'histoire, l'ancrage biblique et religieux, le fantôme de Katia réapparaissant pour contempler Paco, la chaleur qui s'appesantit, les pistes qui se brisent, les avertissements successifs pour demander au flic d'arrêter son enquête sont autant de brisures qui devraient faire chuter le "héros". Mais celui-ci se souvient que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, et il continue, comme ces morts qui se convulsent et s'agitent, pantins disgracieux, sous les rafales des armes automatiques.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2012
Grand prix de la littérature policière - roman français 2012
Citation
Si nous avions eu un peu plus de temps, je t'aurais proposé une partie de roulette russe, Raclure. J'adorais la roulette russe. J'y avais joué avec des barons de la came latinos.