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Grand format
Inédit
Tout public
240 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7427-9907-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 18/04 Prix littéraire: Nice Baie des Anges, première sélection
Le Prix Nice Baie des Anges, présidé par Franz-Olivier Giesbert, est remis traditionnellement à l'occasion du Festival du livre de Nice. Cette année, ce festival se déroule les 8, 9 et 10 juin, et célèbre sa dix-septième édition.
Huit titres ont été retenus. Ils seront départagés par un jury conséquent puisque composé de Didier Van Cauwelaert, Irène Frain, Raoul Mille, Paule Constant, Olivier Biscaye (directeur de la rédaction de Nice-Matin), Aurélie Hustin de Gubernatis (lauréate 2011) et Patrick Besson le vendredi 25 mai lors de délibérations auxquelles est associé le public.
La sélection nous offre deux ouvrages repérés par k-libre, et un troisième, Les Blessures de guerre, une histoire de cow-boys qui trouvera un drôle d'épilogue pendant la guerre d'Irak aurait pu également avoir sa place. Si les présences en cette liste de Sébastien Rutés et Romain Slocombe font plaisir, on n'ose imaginer leur réaction à l'heure de recevoir leur prix des mains du maire de Nice, Christian Estrozi...
Sélection 2012 :
L'Enfant du premier matin, de Nicolas d'Estienne d'Orves (XO)
Les Blessures invisibles, de Nicholas Evans (Albin Michel, "Romans étrangers")
Mon cœur de père, de Marco Koskas (Fayard, "Littérature française")
La Confession des anges, de Christel Noir (Prisma)
Comme une ombre, de Michel Schneider (Grasset, "Roman")
Mélancolie des corbeaux, de Sébastien Rutés (Actes sud, "Actes noirs")
Monsieur le Commandant, de Romain Slocombe (Nil, "Les Affranchis")
Une année studieuse, d'Anne Wiazemsky (Gallimard)
Liens : Monsieur le Commandant |Sébastien Rutés |Romain Slocombe - 06/12 Prix littéraire: Sélection 2012 du Prix des Lecteurs Quais du Polar
Corbeau à contre-emploi
Avec Walt Disney et ses émules, on s'était habitué à ce que les animaux ne cachent rien d'autre que des travers humains sous de vagues déguisements un peu à l'image de La Ferme des animaux, de George Orwell en version édulcorée. Pourtant, l'inspecteur Canardo cher à Sokal avec sa démarche columbesque nous avait déjà attiré vers d'autres cieux. Mais c'est dans une autre direction encore que nous entraine Sébastien Rutés. Pas d'anthropomorphisme louche, ni de vision humaine du monde animal, mais un récit raconté à la première personne, par un animal, de manière très réaliste.
L'auteur restitue une façon de voir, une cosmologie, une religion, une vision philosophique du monde à travers les yeux d'un corbeau. Même si au final, toutes les pistes trouvent une solution et si tout est explicité de manière satisfaisante, l'histoire laisse entrevoir ce qu'elle n'a pas dévoilé, à savoir que le monde animal est plus complexe que nous l'en avons cru, que l'animal central a décrit ce qu'il pouvait et nous a offert un récit cohérent mais que nous n'en avons pas forcément saisi toute l'âpre nature. Même dans cette originale utopie animale, il y a des forts et des faibles, et même des espèces méprisées, comme les poissons par exemple. Le corbeau nous offre la vision d'un Paris bucolique où derrière le béton sourd la vie, vibrante, comme ces arbrisseaux qui persistent à vouloir grandir au milieu des autoroutes.
Alternant les scènes "intimistes" des relations entre corbeaux ou entre le personnage central et ses connaissances, les scènes d'enquête où Paris vu par l'animal montre combien la nature est présente au cœur même de la ville et des scènes de bravoure (une attaque par des chiens, une filature...), Mélancolie des corbeaux est une plongée envoûtante dans un univers qui grouille à côté de nous sans que nous en ayons conscience, et nous invite à y entrer en une parabole sur notre propre vie, sans le transformer en une fable animalière qui ne serait que la pâle transcription du monde tel que nous le connaissons.
On en parle : L'Indic n°23
Nominations :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2012
Prix de la ville de Mauves-sur-Loire 2013
Citation
Perché sur la chaine qui interdisait l'accès à la statue, je défiais valeureusement la bête avec moins de risques cependant que mon arrière-petit cousin Kakara qui voulait prouver face à un ours la supériorité de la ruse sur la force et qu'on ne revit jamais plus.