Du son sur les murs

La friture grésillait au fond de la cuisine, dégageant une odeur appétissante, lorsque Nyoman réapparut, apportant la soupe de sa démarche soigneusement contrôlée. Au même moment, un jeune homme entra et la chahuta en lâchant de grands éclats de rire. La mère sortit aussitôt de la cuisine et se mêla à la discussion.
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Roman - Noir

Du son sur les murs

Tueur à gages MAJ vendredi 16 décembre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Frantz Delplanque
Paris : Le Seuil, octobre 2011
392 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-105873-4
Coll. "Roman noir"

Tapage nocturne

Un peu de chantage ne peut pas faire de mal, et si en plus ça permet de passer une retraite paisible dans un village maritime des Landes, pourquoi s'en priver ? Quand on est un ancien tueur professionnel, un des avantages est d'avoir de nombreux moyens de pression sur son employeur. Mais il existe aussi des inconvénients, comme croiser un vieux collègue de travail. Loin de vous rendre mélancolique, cette rencontre vous entraine inévitablement dans la paranoïa. Si en plus une de vos connaissances disparait dans le même temps vos soupçons se voient vite confirmés.
C'est la situation à laquelle Jon se retrouve confronté. Mais le vieux nettoyeur est très attaché à sa tranquillité, à Louise sa nouvelle conquête, à ses disques de rock, à ses livres, ou encore à Luna sa petite fille adoptive. Il est donc facilement tenté de ne pas donner trop d'importance à cet incident. Le seul problème, c'est qu'il n'a pas le choix. Perle, la mère de Luna, est la petite amie du disparu, et connaissant le passé de tueur de Jon, elle est bien décidée à le sortir de sa torpeur et à le pousser à enquêter. Tant pis pour les risques, Louise, Luna, le rock et les livres attendront...

Comédie policière, défi à tous les puristes, sont quelques-uns des mots choisis en quatrième de couverture pour qualifier Du son sur les murs, le roman de Frantz Delplanque. Il est vrai que ce roman est déroutant tant sa proximité avec le pastiche est grande. Peut-être faut-il une bonne dose de second degré, mais difficile de voir autre chose qu'une accumulation d'artifices, de poncifs, de clichés, des exergues distillés sans grande justification et une ironie qui, bien qu'assumée, reste souvent difficilement appréciable. À cela s'ajoute les multiples références littéraires et surtout musicales auxquelles s'adonne l'auteur qui, si elles prouvent sa culture et forcent le respect ou la sympathie, peuvent toutefois donner un aspect pompeux à ce roman.
Malgré ces critiques, force est tout de même de constater que l'intrigue elle, parvient à nous porter jusqu'au dénouement des tribulations de ce pauvre vieux tueur, un personnage bien construit et attachant, principale qualité de ce roman. Mais si le pastiche vous tente, plongez-vous sans hésiter dans Lonely Betty de Joseph Incardona, disponible dans sa version française aux éditions Finitude.

Nominations :
Prix du Meilleur polar francophone 2012

Citation

Détendez-vous, Burger, on peut être un bon tueur sans devenir pompeux et funèbre.

Rédacteur: Benjamin Fricard jeudi 15 décembre 2011
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