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Le Requiem des abysses
Grand format
Réédition
Tout public
Le retour de la momie
Musée de Cluny. Jacques, le gardien de nuit, est inquiet. Il sent une présence, quelque chose qui entre alors qu'il avait jusque-là le sentiment que sa mission consistait à empêcher les choses de sortir. Qu'il était là pour protéger le monde extérieur de toute intrusion des antiquités dont il a la garde. Quelque chose bouge, a bougé. Les choses semblent vouloir s'éveiller, se mouvoir. Une présence occulte traverse le musée. On redoute quelque Belphégor habitant secrètement le lieu. Ou bien un loup pressent Jacques. Le meneur. Mystérieux meneur éveillé soudain dans cette relâche du monde. Dans la salle au loup, précisément, un grincement l'immobilise. Quelqu'un ? Quand personne ne peut être là... Il y a quelqu'un pourtant, qui se faufile au long des murs. Un maraudeur peut-être ? Mais Jacques ne découvre personne. Quelques éclats de verre au sol retiennent pourtant son attention. Il ne rêve pas. Quelqu'un se déplace dans le musée. Une vitrine a été éventrée. Là, naguère, il y avait la momie d'un chef de guerre celte. La momie a disparu. Jacques se penche sur les fragments de verre. On n'a pas volé la momie, elle s'en est allée. Avec son parfum âcre, râpeux, porter ailleurs sa pourriture et telle la mort, elle se prépare à frapper. La lecture chancèle, la voix se fait furtive, presque désorientée, assez pour que cette interprétation inquiète elle-même, comme si le comédien ne savait pas où il allait et nous embarquait avec lui comme au premier moment de sa prise en main du texte, d'un texte dont il ne saurait rien encore, qu'il découvrirait avec nous. Fascinant travail de lecture opéré par Xavier Béja, le ton haut perché souvent, une voix presque adolescente, furtive, avançant à pas de loup dans le texte pour semer des embûches dans nos oreilles, ses doutes, son angoisse, jouée certes, mais avec quel talent ! Le roman, lui, est plein de ces ficelles du genre qui pourraient le rendre insupportable de convention, n'était la lecture pour l'ouvrir à une autre dimension, celle précisément du texte lu où l'interprétation du comédien s'affirme presque plus prégnante que les intentions de l'auteur du roman. Presque, car il reste la contrainte d'un style par trop dirimant. On est tenté alors de dissocier l'un de l'autre, sans le pouvoir tout à fait. Reste une belle performance d'acteur...
NdR - 2 CD MP3, 14 heures d'écoute.
Citation
La mort se tenait dans son dos et allait frapper...