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Inédit
Tout public
Traduit du russe par Paul Lequesne
Paris : Liana Levi, janvier 2012
330 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-86746-584-0
Coll. "Littérature étrangère"
Crime ancien et châtiment récent
La littérature russe a souvent flirté avec le fantastique. Depuis Nicolas Gogol et son Nez ou Fedor Dostoievski et son Double jusqu'aux plus récents auteurs, les événements incongrus et diaboliques ont contaminé les récits a priori plus réalistes. C'est également le cas avec Andrei Kourkov dans Le Jardinier d'Otchakov. Tout commence avec une sorte de vagabond qui a sur l'épaule un bien étrange tatouage. Un jeune homme, Igor, et sa mère l'hébergent, et veulent en savoir plus sur sa signification. Cela va entrainer Igor, un dilettante rentier, sur les traces d'un étrange trésor, d'une veste de milicien qui a le pouvoir de le plonger dans le passé d'une petite ville soviétique, au moment justement où son enfant vagabond va être tatoué.
Un roman russe étrange par sa thématique et son traitement. Les personnages ne semblent pas, au départ, attirés par l'alcool. Les personnages centraux de l'intrigue sont doués d'empathie et veulent uniquement répandre le bonheur. Certes, il existe quelques méchants autant dans le passé que dans le présent, mais ils restent en arrière-plan d'une histoire assez joyeuse et primesautière, très optimiste.
C'est peut-être d'ailleurs là aussi que réside la vraie magie du livre. C'est un récit écrit par un Russe, qui se déroule à la fois dans la Russie d'aujourd'hui et celle de l'Union Soviétique d'hier, et qui respire la joie de vivre, le bonheur simple d'être ensemble, de savourer un travail honnête et bien fait. Ce n'est sans doute pas anodin si la mère et le fils rencontreront sans doute l'amour au sein de ces aventures et si, finalement, la veste temporelle sera bien utile pour fuir la Russie actuelle, dans une jolie pirouette qui réunit les temps anciens et les moments présents. C'est peut-être cela que l'on appelle la Russie éternelle ?
Citation
Un jardinier doit s'y connaître en matière de profondeurs de trous où l'on plante arbres et fleurs, et autres subtilités des soins qu'il prodigue à la nature, soucieux de la beauté du monde. Un coup de couteau ne rendra jamais le monde plus beau.