L'ÃŽle des chasseurs d'oiseaux

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vendredi 22 novembre

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Roman - Policier

L'Île des chasseurs d'oiseaux

Assassinat - Procédure MAJ jeudi 22 décembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9,5 €

Peter May
The Blackhouse - 2009
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jean-René Dastugue
Arles : Babel, novembre 2011
424 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-330-00133-9
Coll. "Noir"

Actualités

  • 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
  • 17/02 Édition: Parutions de la semaine - 17 février
    John Le Carré, incontournable ces derniers temps, est cette semaine accessible aux mal-voyants. En sera-t-il de même dans les semaines à venir pour Dashiell Hammett ? Les parutions de la semaine sont en effet phagocytées (sic transit gloria bla bla) par les nouvelles traductions du Faucon maltais et de L'Introuvable, parues l'année dernière en un seul volume dans la collection "Quarto" de Gallimard. Les voici donc chez "Folio policier". Et le moins que l'on puisse dire est que ces deux petits romans-bijoux éclipsent totalement le reste.
    N'hésitez cependant pas à farfouiller dans cette liste :

    Grand formats :
    Négropolis, de Alain Agat (La Manufacture de livres)
    La Voisine, de Jenn Ashworth (Presses de la Cité, "Suspense psychologique")
    Ci-gît mon frère, de G. M. Bon (La Manufacture de livres)
    Blue Jay War, de Fabrice Colin (Sonatine)
    Du rififi chez les les fils de la veuve, de Raphaël Confiant (Caraïbéditions, "Polar")
    La Cabane des pendus, de Gordon Ferris (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Le Profil de l'assassin, de Christian Jacq (J)
    Retour à la case départ, de Vladimir Kozlov (Moisson rouge)
    La Femme au masque de chair, de Donna Leon (Calmann-Lévy)
    Tue ton patron. 3, Putain d'usine, de Jean-Pierre Levaray (Fetjaine)
    À la folie, de Pascal Marmet (France-Empire)
    Le Dernier contrat, de Olivier Maulin (La Branche, "Vendredi 13")
    La Petite fêlée aux allumettes, de Nadine Monfils (Belfond, "Littérature française")
    La Conjuration des masques, de Jean-Marie Palach (Pavillon noir)
    Le Parc humain, de Christopher Petit (Fayard, "Noir")
    Vengeance sans visage, de Fabrice Pichon (Citron bleu, "Série noire en Franche-Comté")
    Moskova, d'Anne Secret (Atelier in 8, "Polaroïd")
    Level 26. 3, Dark revelations, de Anthony E. Zuicker (Michel Lafon)

    Poche :
    Quai des enfers, d'Ingrid Astier (Folio, "Policier")
    Un grand maître dunkerquois, de Jean-Pierre Bocquet (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Footing natal, de Martine Festas (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    La Maison en pain d'épices, de Carin Gerhardsen (10-18, "Domaine policier")
    Le Faucon maltais, de Dashiell Hammett (Folio, "Policier")
    L'Introuvable, de Dashiell Hammett (Folio, "Policier")
    Jungle rouge, de Kent Harrington (Folio, "Policier")
    Le Second fils, de Jonathan Rabb (10-18, "Grands détectives")
    Portobello, de Ruth Rendell (LGF, "Policier")
    Meurtre dans un jardin indien, de Vikas Swarup (10-18, "Domaine étranger")
    Cache-cache avec le diable, de Patricia Wentworth (10-18, "Grands détectives")

    Grands caractères :br> Tous complices, de Nicci French (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    L'Enfant allemand, de Camilla Läckberg (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Un traître à notre goût, de John Le Carré (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    L'Île des chasseurs d'oiseaux, de Peter May (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Liens : Quai des enfers |L'Introuvable |L'Enfant allemand |Un traître à notre goût |Meurtre dans un jardin indien |Ingrid Astier |Nicci French |Dashiell Hammett |Kent Harrington |Camilla Läckberg |John Le Carré |Donna Leon |Peter May |Nadine Monfils |Jonathan Rabb |Ruth Rendell |Anne Secret |Vikas Swarup

  • 31/01 Librairie: Peter May à Gardanne (13)

Dans la tourbe des tourments

L'île de Lewis se situe au nord-ouest de l'Écosse, dans les Hébrides extérieures. C'est une île réputée pour la qualité de ses tweeds que l'on exporte dans le monde entier. Mais là s'arrête le folklore dans le roman de Peter May ; on n'y trouvera pas de joueurs de bagpipes ou de mangeurs de haggis. Si L'Île des chasseurs d'oiseaux est un roman écossais, c'est avant tout un roman noir qui excède le cadre dans lequel il se déroule. En fait, Peter May réussit pleinement le pari difficile de lier les particularismes de cette île avec une intrigue passionnante et des personnages aussi tourmentés que l'océan qui entoure l'île.
L'inspecteur Fin MacLeod est envoyé sur son île natale, suite à un meurtre qui vient d'être commis selon le même mode opératoire que celui sur lequel il enquête à Édimbourg. Très vite, l'enquête va l'amener à interroger son propre passé, ses souvenirs d'enfance, ses premières amours... La victime est un certain Macritchie, une brute épaisse que personne ne regrette et que Fin a bien connue, le genre de type qui aime bien brutaliser les autres et noyer son dépit dans la bière. Arrivent d'autres personnages, tous des connaissances de MacLeod : Donald Murray, le révérend rigide dont la fille aurait été violée par Macritchie, Artair MacInnes et sa femme Marsaili, qui aura été le grand amour de Fin, et Fionnlagh, enfant battu par Artair et qui aurait peut-être quelque chose à voir avec la mort de Macritchie.
Construit selon une alternance - les moments de l'enquête et les souvenirs de Fin MacLeod - L'Île des chasseurs d'oiseaux se cristallise autour d'une tradition immémoriale et quelque peu barbare : celle de la chasse aux gugas sur l'An Sgeir, un îlot rocheux habité par des milliers d'oiseaux nicheurs. Pour l'atteindre, il faut naviguer sur une mer démontée et, une fois à terre, passer quinze jours dans une blackhouse où on se chauffe à la tourbe, parmi les cadavres d'oiseaux destinés à la consommation des habitants de Lewis. C'est sur cet îlot que MacLeod a appris à devenir un homme. C'est sur cet îlot aussi que le père d'Artair s'est tué pour sauver la vie du jeune Fin...
Roman noir à dimension initiatique, L'Île des chasseurs d'oiseaux est bien plus qu'une simple enquête de routine. Cet aspect passe d'ailleurs au second plan au fur et à mesure que le livre déploie avec beaucoup de brio les doutes et les tourments de MacLeod, sur fond de bagarres, de paysages érodés par les éléments et de tempêtes.
Peter May réussit à nous transmettre tout ce qu'il doit à son Écosse natale sans jamais céder aux facilités du régionalisme. C'est du grand art. L'art d'un romancier qui sait atteindre à l'universel.

Citation

Le sentiment qu'ils avaient tous gâché leurs vies, qu'ils avaient d'une certaine manière laissé passer leurs chances par stupidité ou négligence, lui pesait sur les épaules.

Rédacteur: Pascal Hérault lundi 03 mai 2010
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