Fin de l'agent W4C par l'intermédiaire du chien de Monsieur Foustka

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DVD - Espionnage

Fin de l'agent W4C par l'intermédiaire du chien de Monsieur Foustka

Pastiche MAJ vendredi 13 janvier 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,99 €

Václav Vorlíček
Konec agenta W4C prostřednictvím psa pana Foustky - 1967
Paris : Malavida, janvier 2012
Zone 2 ; noir & blanc ;

Pastiche bondien immoral

L'agent W4C de Vàclav Vorliček est l'incarnation détournée de James Bond, le valeureux 007, qui tue sans être tué, et qui séduit sans être séduit. L'image cinématographique que l'on a de lui, poussée à l'extrême se nomme donc Julius et date de 1967, quelques quarante ans avant que Jean Dujardin offre une vision parodique de notre OSS 117. Le rapprochement n'est pas fortuit si l'on sait que le Q version Vàclav Vorliček se nomme Dujardin, et qu'il est plutôt gauche.

Présentation de l'agent W4C et de ses extraordinaires compétences


L'intrigue est des plus simples : une puissance étrangère a mis aux enchères les plans d'un projet d'installation militaire sur la planète Vénus. Son but avoué est d'attirer cet agent très spécial, de le liquider et de se faire de l'argent avec les plans en organisant une vaste surenchère. Dans le monde du réalisateur tchèque, qui va aussi puiser dans l'œuvre d'Edgar Allan Poe quelques pistes, le meilleur endroit pour cacher ces plans est une salière que l'on dépose dans la poche d'un pardessus accroché à un porte-manteau du prestigieux hôtel Savoy de Prague.
Une autre puissance étrangère en mal d'agents secrets opérationnels se résout à faire appel à son comptable et à son chien. L'on devine aisément que la confrontation entre le professionnel des professionnels et l'amateur des amateurs va tourner à l'avantage du second mais qu'avant le film va passer en revue toute une panoplie de gags non encore éculés.
Quiconque connait Vàclav Vorliček sait de quoi il est capable. Les scènes burlesques se suivent sans se ressembler. Les dialogues sont savoureux à souhait. Les réparties à la fois absurdes et cinglantes dans l'air du temps (pensons à Opération Opium et aux Barbouzes, deux films parodiques d'espionnage dont certaines scènes semblent familières).
Mais s'il est un personnage auquel nous fait penser monsieur Foutska, qui si vous avez suivi se trouve être le comptable promu agent secret, c'est bien l'inspecteur Clouseau incarné par Peter Sellers dans les "Panthères roses" de Blake Edwards. J'en veux juste pour preuve le moment où on lui remet un jeu de photos de l'agent W4C afin qu'il puisse l'identifier à sa descente de l'avion. Si dans le hall des dizaines d'agents se lèvent (telle la scène des Barbouzes située cette fois dans un hall d'hôtel dès qu'un acheteur chinois se présente à la réception) bien au fait, Foustka a perdu toutes les photos sauf une lorsqu'il était sur sa motocyclette. Il se retrouve dans l'obligation d'identifier cet agent à partir de la seule qui lui reste et qui, allez savoir pourquoi, est une photo de lui bébé...

Il y aura bien entendu des bagarres explosives, des morts injustes, un passage obligé dans la chambre d'une agent magnifique, une valse des salières et même des morts. Le tout dans un décor pourrait-on dire haut en couleurs s'il ne s'agissait d'un film bien léché mais en noir et blanc.
Bien sûr, il faut accepter certaines lourdeurs avec des trucages énormes où le comique de répétition flirte vraiment avec le mauvais goût (la course de natation est ici un modèle de ce qui peut à la fois faire rire et insupporter). Le jeu entre le maître et son chien (disons-le tout net, il n'y a qu'un chien pour atteindre le talon d'un super-espion) vaut son pesant de sel tout comme la fin immorale. Un film culte pour les amateurs du genre. Un film à découvrir pour les autres et qui confirme la mainmise de Vàclav Vorliček sur un cinéma de mauvais genres débridé. Un must !

Fin de l'agent W4C par l'intermédiaire du chien de Monsieur Foustka : 86 min. réalisé par Václav Vorlíček avec Jan Kacer, Kveta Fialova, Jiri Sovak, Jan Libicek
Bonus. Filmographie de Václav Vorlíček.

Illustration intérieure

L'agent pas très secret Fouskas entre les mains DE la femme espionne par excellence.


Citation

- J'ai une femme et des enfants.
- C'est de ta faute...

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 28 décembre 2011
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