Contenu
Poche
Inédit
Tout public
190 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-84346-504-8
Coll. "Les Enquêtes de Léo Tanguy", 13
Rio-sur-Loire
Outre une chanson paillarde, la ville de Nantes est présente dans l'imaginaire de multiples façons : elle fut la ville de naissance de Jules Verne, l'objet d'un superbe texte de Julien Gracq, vit passer les écrivains Jacques Vaché et Pierre Bordage, fut source de fantasmes dont les exécutions fluviales de la Révolution française. Est également établie à Nantes, la compagnie Royal de luxe, célèbre animateur des rues. La parution de Carnaval infernal est l'occasion de rappeler que Nantes est aussi l'endroit d'un célèbre festival (pas aussi connu que celui de Nice, comprend qui peut).
La série "Léo Tanguy", a l'instar de celle du "Poulpe", essaie de présenter dans une Bretagne de 2030, les pérégrinations d'un journaliste confronté aux désordres de cette région. Dans ce volet, Carnaval infernal, de Stéphane Pajot, comme le titre l'indique avec justesse, l'intrigue va justement tourner autour de la préparation de ce carnaval et des remous qu'il provoque, coincé entre le souci de la modernité et celui de la tradition. Et lorsqu'on retrouve un des constructeurs d'un char assassiné, les soupçons se portent sur une autre équipe de constructeurs.... Quel peut être le lien avec le mystérieux individu qui laisse des croix gammées un peu partout sur les murs de la ville ? Et que font les néo-nazis qui se réunissent sur des péniches au bord de la Loire ?
Prétexte à quelques digressions sur la ville de Nantes, des envolées sur un futur proche où des préoccupations écologistes font que des planeurs survolent la ville, le récit virevolte entre différents personnages, le Léo central laissant volontiers la place à d'autres Nantais pour présenter la ville et ses environs.
Les différents morts qui s'emboitent ne sont ici aussi qu'un prétexte. Leur résolution, n'est pas le centre du texte, mais une invitation à savourer une Nantes un peu utopique, intemporelle, malgré la présence de ces nazillons toujours actifs. Entre les moments apaisés assez rêveurs et les instants de désillusion car l'enquête ne révèle pas que les côtés sympathiques des personnages, Carnaval infernal est aussi une réflexion sur cette société festive, chère à Philippe Muray, qui devient le centre de nos vies, où le carnaval est aussi l'occasion de montrer qu'un défilé est un moment politique.
Citation
Il s'emmerde pas le tireur ! Il a le chic et l'élégance de se payer des pommes de terre de race pour tirer sur les gens.