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Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Arles : Actes Sud, janvier 2012
352 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-00225-1
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/05 Librairie: Barcelone : Signature de Víctor del Árbol à Negra y Criminal
- 29/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
- 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki
Quand les actes de nos pères...
De l'Espagne de la Seconde Guerre mondiale aux années 1980, une saga sanglante qui marque deux générations par la transmission héréditaire des conséquences d'un crime. Un premier roman intense et noir d'un auteur prometteur.
Maria se meurt dans une chambre d'hôpital, en ce mois de mai 1981. Elle est suspectée de plusieurs meurtres et d'avoir facilité une évasion. Aux Informations télévisées, qu'elle regarde distraitement, un journaliste parle des putschistes de février. Maria ressort la photo d'Isabel Mola, point de départ de l'histoire.
En décembre 1941, Isabel attend le train pour fuir au Portugal avec Andrès, son jeune fils. Elle ne partira jamais, rattrapée par son ex-amant. Son fils retourne chez son père attiré par la promesse d'un véritable katana.
Maria vivote dans son cabinet d'avocate. Elle a quitté son mari et hésite à vivre avec Greta, sa collègue. Le procès et la condamnation du lieutenant César Alcalá, accusé de meurtre, va les propulser et leur apporter la notoriété. Les affaires fructueuses affluent alors. Son aisance financière lui permet de faire soigner son père, cancéreux, à son domicile qu'il ne veut pas quitter.
Mais cette condamnation enclenche toute une série de contrecoups, d'assassinats, de manœuvres et de menaces, orchestrées par Publio, pour étouffer les conséquences de l'assassinat d'Isabel Mola, en 1941. Celle-ci était l'épouse d'un haut responsable de la Phalange, le bras armé de Franco. Maria est loin de se douter à quel point elle est liée à ce drame !
L'auteur s'appuie, pour construire son thriller, sur le principe que les enfants paient pour les crimes des parents. Il crée un univers truffé d'intrigues, de trahisons, de stratagèmes et de mensonges où la torture et le meurtre sont monnaie courante. Il use aussi du silence, comme arme ou comme un moyen de survie, pour masquer le remords, voire la honte des actes commis à une époque. Il dote ses personnages de sentiments exacerbés tels que l'amour, la haine, l'ambition. Il utilise, comme cadre de son intrigue, les zones d'ombre de la période franquiste et le putsch de février 1981.
Le romancier explore, alors, les conséquences d'un drame sur les acteurs et sur leurs descendants et les capacités de personnes portées par des sentiments très forts.
Victor del Árbol met en scène, également, des personnages projetés dans des situations qu'ils n'ont pas voulues, leur seule faute étant de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Et de cette minute découle toute une vie bouleversée de façon tragique.
L'auteur instille, tout au long de son récit, un climat délétère, fait de peur, d'angoisse, de solitude, de souffrances physiques comme la torture et de souffrances morales comme la responsabilité de perte d'un être cher. Il illustre les conséquences des actes sur les générations futures.
Il articule une intrigue touffue et trouble, aux ramifications multiples liant les membres d'un microcosme. Il mène, de main de maître, une histoire où chaque révélation apporte son flot de questions, dévoile au compte-goutte les liens, les rapports entre les antagonistes. De plus, il joue sur deux périodes, éloignées d'une quarantaine d'années, avec des acteurs de 1941 bien différents de ceux de 1980.
Il construit, avec le personnage de Publio, qui trempe dans tous les événements, une âme damnée au service d'une ambition, puis un artisan de sa propre fortune, un être sans scrupules, un "magnifique méchant".
Si vous êtes dépressif, même légèrement, je vous conseille d'aborder ce livre avec précautions car il ne présente pas une image gratifiante de l'humanité souffrante.
La Tristesse du Samouraï est une livre sombre, âpre, écrit au couteau, avec des situations, des personnages qui vous hantent longtemps après avoir refermé le roman.
On en parle : Alibis n°43
Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013
Prix SNCF du polar/Roman 2013
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2013
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Le pouvoir, la vengeance et la haine étaient plus forts que tout, et les hommes étaient capables de tuer ceux qu'ils aimaient et d'embrasser ceux qu'ils haïssaient, si cela pouvait les aider à réaliser leurs ambitions.