Contenu
Les Fleurs de l'ombre
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Laura Derajinski
Paris : Sonatine, janvier 2012
356 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-106-4
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 20/01 Édition: Parutions de la semaine - 20 janvier
C'est la semaine des retrouvailles. Les héros sont en effet de retour. D'un côté, il y a Emma Graham, la jeune détective récurrente de Martha Grimes dont on apprécie l'impétuosité, d'un autre il y a le commissaire aux sicilianismes savoureux Montalbano d'Andrea Camilleri, d'un autre encore il y a le boyard Artem de l'empire de Kiev imaginé par Elena Arseneva, d'un autre enfin le gentleman cambrioleur Arsène Lupin de Maurice Leblanc.
Mais c'est aussi la semaine des nouveautés. Parmi les plus originales, cette collection "Petit noir" à la dénomination hautement caféiné, œuvre des éditions Krakoen, et qui propose des nouvelles noires, forcément, à déguster une tasse à la main, encore plus forcément. Gageons d'ailleurs que la lecture ne dure guère plus longtemps que le dit breuvage le matin au réveil.
Enfin, c'est surtout la semaine de la confirmation avec les deux nouveaux romans de Thomas H. Cook, Au lieu-dit Noir-Étang, et Steve Mosby, Les Fleurs de l'ombre
Comme d'habitude : faites votre choix !
Grand format :
Freaky Fridays, de Brigitte Aubert (La Branche, "Vendredi 13")
Below zero, de C. J. Box (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
Lucifer code, de Charles Brokaw (Calmann-Lévy)
Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans terres de France")
Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller")
La Prophétie d'Osiris, de Laly Chame (Thot)
Au lieu-dit Noir-Étang..., de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers")
La Sentinelle de l'ombre, de Robert Crais (Belfond, "Noir")
L'Or de Sparte, de Clive Cussler & Grant Blackwood (Grasset, "Grand format")
Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (Fleuve noir, "Thriller")
La Mort est mon amie, de Michael Genelin (Marabout)
Le Mystère de la chambre 51, de Martha Grimes (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
La Maison des tocards, de Mick Herron (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
Dernier homicide connu, de Olivier Kourilsky (Glyphe, "Roman")
Quand les vautours approchent, de Miguel Miranda (L'Aube, "L'Aube noire")
221B Baker Street, de Graham Moore (Le Cherche Midi, "Thriller")
Les Fleurs de l'ombre, de Steve Mosby (Sonatine)
Rouge abattoir, de Gilda Piersanti (Le Passage, "Polar")
Une femme dans la tourmente, de Nora Roberts (Harlequin, "Mira")
Poche :
Le sang d'Aphrodite, d'Elena Arseneva (10-18, "Grands détectives")
Punis-moi par des baisers, de William Bayer (Rivages, "Noir")
Le Chat qui connaissait un cardinal, de Lilian Jackson Braun (10-18, "Grands détectives")
La Patience de l'araignée, d'Andrea Camilleri (Pocket, "Policier")
Règle n° 1, de Robert Crais (Pocket, "Thriller")
Super haine, de Jeanne Desaubry (Krakoen, "Petit noir")
United victims : parents proches, de Elsebeth Egholm (10-18, "Domaine policier")
Ce que savait le chat, de Martha Grimes (Pocket, "Thriller")
Traqués, de Brian Haig (Pocket, "Thriller")
Dans l'œil du gabian, de Françoise Laurent (Krakoen, "Forcément noir")
Les Aventures extraordinaires d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (Pointdeux, "Pointdeux")
L'Homme aux papillons, de David Moitet (Pocket, "Thriller")
Un sur deux, de Steve Mosby (Pointdeux, "Pointdeux")
Sniper bleu, de José Noce (Krakoen, "Petit noir")
Gun, de Max Obione (Krakoen, "Petit noir")
L'Année de la moule, de San-Antonio (Pocket)
Pigeon d'hiver, de Claude Soloy (Krakoen, "Petit noir")
Rouge sur blanc, de Gérard Streiff (Krakoen, "Petit noir")
Identité volée, de Charles den Tex (10-18, "Domaine policier")
Nuoc Mâm baby, deJan Thirion (Krakoen, "Forcément noir")
Amères thunes, de Zolma (Krakoen, "Forcément noir")
Liens : Le Sang d'Aphrodite |Un avion sans elle |Au lieu-dit Noir-Étang... |United victims |L'Homme aux papillons |Lucifer code |Brigitte Aubert |C.J. Box |Michel Bussi |Thomas H. Cook |Clive Cussler |Jeanne Desaubry |Martha Grimes |Olivier Kourilsky |Françoise Laurent |Maurice Leblanc |David Moitet |Steve Mosby |Max Obione |Gilda Piersanti | San-Antonio |Gérard Streiff |Jan Thirion | Zolma |Robert Crais
Balancier hypnotisant
Dans un thriller traditionnel, s'il est question de tueur en série, l'on commence par la disparition d'une personne, puis l'on assiste à la course contre la montre pour essayer de la libérer du monstre avant que son destin ne soit définitivement scellé. Steve Mosby décide d'inverser les rôles, et c'est ainsi que dans son dernier roman, Les Fleurs de l'ombre, ce n'est pas une disparition qui est mystérieuse mais, bien au contraire, l'apparition soudaine sur une jetée balnéaire d'une petite fille. Elle est incapable de dire d'où elle vient, et personne ne la réclame. Un policier comprend vite qu'elle est la fille d'un tueur en série qui maltraite aussi sa famille, et qu'elle a fui. Mais il ne pourra jamais retrouver "le coupable".
Steve Mosby ne se contente pas de cette strate qui, pourtant, aurait pu, à elle seule offrir un développement intéressant. Mais il va enchâsser son histoire sur plusieurs niveaux car un romancier a fouillé dans l'histoire de la petite fille et en a fait un thriller dans lequel ses intuitions sur le crime et ses à-côtés se sont révélées étonnamment proches de la réalité. Des années plus tard, alors qu'il a disparu, un autre écrivain décide lui aussi de suivre les traces de son alter ego avant d'être découvert mort. Le fils de ce dernier venait de lui envoyer le premier jet d'une nouvelle autour de son refus de la paternité. Le tueur en série l'a lu et est venu kidnapper la femme du jeune homme...
Cette intrigue complexe est aussi une puissante réflexion sur le pouvoir de l'écriture car si le "mythe" du tueur en série fascine, l'assassin est lui même fasciné par le roman dont il cherche à recréer des éléments. Plutôt que de construire son histoire de manière linéaire, Steve Mosby joue à ce jeu de reflets entre le passé, l'enquête présente, les recherches du fils pour retrouver les traces de son père (une enquête sur les sources de l'œuvre romanesque elle même) et par delà l'endroit où est cachée sa compagne. Le tout sans oublier Anna Price, l'enquêtrice actuelle qui en, renouant les fils de son investigation avec les drames passés soulève de bien douloureux secrets familiaux.
En jouant de manière symphonique sur ce jeu de correspondances entre passé ancien, passé récent et présent, entre réalité et reflet romanesque (des extraits même du premier roman sont insérés dans le corps du texte, sans compter la pirouette finale), entre les trajectoires des personnages (la police, les écrivains, les victimes), en dosant à quelques pages la description de l'insoutenable (dans une sorte de vision poétique où finalement le tueur se réclame d'une démarche artistique et divine) pour distiller l'angoisse, par les non-dits et l'imaginaire du lecteur, Steve Mosby réussit la gageure de s'insérer dans un genre convenu pour lui insuffler une force nouvelle.
On en parle : Alibis n°43
Citation
Alors le mec sur les pages de mon histoire pouvait déborder d'un mépris idiot et puéril à ma place, et je pouvais ainsi continuer à être un compagnon attentionné, une personne correcte.