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The Woman in Green - 1945
Paris : Bach Films, février 2004
1 DVD Zone 2 ; noir & blanc ;
Crime & hypnotisme
Dans les années 1940, Basil Rathbone était l'incarnation même de Sherlock Holmes. L'acteur américain endossa le costume à quatorze reprises pour des films plus ou moins intéressants. La Femme en vert (qu'il ne faut pas confondre avec un roman du même titre écrit par l'Islandais Arnaldur Indridason), réalisé en 1945 par Roy William Neill, est une honorable surprise. L'on y découvre un Sherlock sûr de son fait aux déductions précises, à l'humour tranchant ("Oui, c'est horrible.... Allons prendre un verre !") et à la confiance inébranlable même quand il doit jouer les équilibristes sur une corniche à l'instigation de son ennemi de toujours, le professeur Moriarty.
Nous sommes en 1945 dans un film en noir et blanc et déjà Roy William Neill fait preuve d'inventivité en utilisant à un moment le flashback pour relater des événements forcément du passé sans rien changer au traitement de l'image. Alors, faisons de même et plongeons-nous dans cette histoire. Dans cette bonne ville de Londres qui conserve à jamais les stigmates de Jack l'Éventreur, un individu tue des femmes et leur tranche le majeur droit. La police à défaut d'être sur les dents est sur les nerfs. Il faut alors se résoudre à sonner au 221B Baker Street. Dans le même temps, immersion dans un psychodrame de taille : sir Georges est envoûté par une femme qui se révèlera hypnotiseuse. Il se rend chez elle, passe une soirée agréable avec une lumière tamisée, mais au matin se réveille dans une chambre sordide avec un majeur droit de femme dans sa poche droite (logique des choses).
À partir de ce moment, on navigue entre des eaux troubles qui associent incompréhension, chantage, Orient, hypnotisme, suicide, incrédulité, action, réaction, résolution. Forcément puisque nous sommes dans un film où le héros, Sherlock Holmes, doit faire étalage de ses puissances détectives. Le fond du complot meurtrier organisé on ne sait pas pourquoi par Moriarty pourrait être exactement le même que dans ABC contre Poirot d'Agatha Christie avec des meurtres sans liens apparents présents pour détourner l'attention du meurtre prémédité. Il n'en est rien : l'essence même de l'intrigue est le chantage. Si l'esprit holmésien semble de mise, le scénario tient plus d'un Edgar Wallace ordinaire ou d'un Sax Rohmer à l'Orient occidentalisé. La copie en noir et blanc est parfois peu regardable, un peu comme si le noir avait été trop lavé à la machine, mais l'ensemble se tient pour peu que l'on fasse fi des fautes plutôt en nombre et de mauvais goût dans les sous-titres (qui par ailleurs sont des fois absents, mais que fait Sherlock Holmes ?). On appréciera le rôle tenu par Nigel Bruce qui fait là une interprétation théâtrale d'un Watson bougon à la limite de la farce, en tout bon acolyte hollywoodien.
La Femme en vert : 63 min. réalisé par Roy William Neill avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Hillary Brooke...
Bonus. Dans la même collection. Bande annonce.
Citation
Cette fois l'assassin a choisi des victimes de conditions différentes. Non, ce ne sont pas des crimes d'un maniaque criminel. Il y a quelque chose d'étrange et de sinistre.
Vous me faites peur. De quoi parlez-vous ?
Watson, je suis sûr que ces meurtres ne sont qu'une partie d'un plan.