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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Sophie Aslanides
Paris : Sonatine, mai 2011
410 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-065-4
Demain est le même jour
Normalement, avant d'aller se coucher, on se brosse les dents et éventuellement on fait une petite prière. Pour Christine, c'est plus compliqué. Chaque soir elle doit écrire ce qu'elle a fait de la journée car elle ne souvient de rien au réveil. Peu à peu, en notant ses souvenirs, elle s'aperçoit que son mari, un homme attentionné et aimant, lui a menti. Mais il prétend qu'il agit ainsi pour la protéger et ses arguments certes bancals peuvent être valables. L'intrigue pourrait alors tourner en rond mais S. J. Watson utilise le journal intime de façon intelligente. Son héroïne en se souvenant des faits parce qu'elle relit ce qu'elle a noté, commence aussi à relier les choses et c'est ainsi qu'apparaissent des rêves et des flashs qui lui permettent d'augmenter ce dont elle se souvient.
C'est toute une facette du genre, pas aussi novatrice que les éditeurs laudateurs l'aimeraient et signalent en quatrième de couverture, qui revit avec ce roman de S. J. Watson. Des textes qui furent portés à la quintessence du genre par le couple formé de Pierre Boileau et Thomas Narcejac quand avec eux la paranoïa étaient élevée au rang de Grand Art, appliquée non pas sur des sociétés comme dans la théorie du complot ou l'espionnage, mais investi sur un seul individu. Watson cerne son histoire en plans très serrés. Nous quittons rarement le domicile de Christine qui se raconte à travers son journal. De rares personnages extérieurs viennent la troubler et tous sont ambivalents. Le mari est-il aimant ou frappeur ? Protège-t-il ou séquestre-t-il ? Le docteur aide-t-il la jeune femme ou participe-t-il à un piège ? Enfin, qui est cet Adam, dont le nom revient sempiternellement dans son esprit ?
L'art du romancier, S. J. Watson en l'occurence, parvient sur une thématique dont les lecteurs auront déjà eu quelques échos dans la littérature ou le cinéma à virevolter, à creuser un sillon autour des inquiétudes vécues par cette femme pour rendre correctement l'atmosphère pesante de la situation.
Citation
Non seulement j'ai couché avec un homme marié, mais en plus, j'ai fait cela chez lui, on dirait, dans le lit qu'il doit partager d'habitude avec sa femme Je m'allonge pour reprendre mes esprits. Je devrais avoir honte.