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Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc
Paris : Le Seuil, janvier 2012
320 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-104786-8
Coll. "Policiers"
Actualités
- 10/03 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 28/03 Librairie: Thomas H. Cook à Sauramps
- 20/01 Édition: Parutions de la semaine - 20 janvier
Chatham tempétueux
Le nouveau roman de Thomas H. Cook nous amène à percevoir les États-Unis des années 1920 à travers les souvenirs d'un homme, Henry, et de sa jeunesse passée à Chatham, petite ville située sur le Cape Cod. Un lieu au paysage tourmenté tout comme l'histoire vécue et narrée par cet homme, alors jeune lycéen, sensible et esseulé. Le point de départ de celle-ci est l'arrivée de Mlle Channing, une nouvelle enseignante au lycée de garçons dirigé par le père d'Henry. Une femme dont le physique lui-même jure avec celui de ses collègues féminines, tout comme l'attachement qu'elle porte à son émancipation. Déjà, les tensions naissantes de cette nouvelle arrivée se font sentir, et, lorsque M. Reed un de ses collègues s'éprend de la jeune femme, celles-ci n'iront qu'en s'amplifiant. Le fait que M. Reed soit déjà marié et qu'il ne prenne que peu de précautions pour fréquenter Mlle Channing, fait jaser le village entier. Désormais dans le village tous les regards sont portés sur ces deux jeunes gens, des regards réprobateurs, induits par ce qu'ils considèrent comme un manque de moralité flagrant. Seul le regard porté par Henry sur ces mêmes personnes reste pur et idéaliste. Lui, qui rêve de fuir ce village, et par la même occasion, se libérer des espoirs et déceptions qu'il génère auprès de sa famille, voit en eux l'incarnation de ce qu'il considère comme un idéal de vie, l'affranchissement des contraintes sociales et, par la même, le seul moyen de vivre pleinement. La tension et l'intérêt suscités par ce qui ressemble de plus en plus à un couple adultère nous pousse à écouter les confessions d'Henry, mais les révélations distillées tout au long de ce récit nous laisse entrevoir une fin bien plus sinistre voire morbide que celle qu'imagine alors le jeune homme.
Ce thème de l'adultère tout comme la société dans laquelle Thomas H. Cook place son roman, fait que l'on ne peut s'empêcher de penser au roman écrit par Nathaniel Hawthorne, La Lettre écarlate. Si trois siècles séparent ces deux histoires, les lieux et les mœurs ne sont pas si éloignés. Chatham, comme Boston, se trouve sur les rives du Cape Cod, non loin de là où les pèlerins puritains du Mayflower débarquèrent et fondèrent la plus ancienne ville des États-Unis. Un puritanisme, qui trois siècles après l'arrivée de ces colons, se ressent encore et sert la trame de ce roman plus sinistre que noir, révélant son intérêt historique et social. Un roman où l'on retrouve les qualités stylistiques de l'auteur tout comme un de ses thèmes de prédilection, la filiation. Et si la gaieté n'est toujours pas au rendez-vous, Cook parvient une fois de plus à s'amuser de son lecteur, le dérouter, lui délivrer peu à peu les subtilités de son intrigue, pour en avoir une vision complète qu'une fois les dernières pages achevées.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45
Nominations :
Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier 2013
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Comme si j'étais une sorte d'agent secret que le passé envoyait en mission pour lui rapporter des nouvelles du présent, informer ses légions de fantômes de ce qu'il était advenu.