Génésis

Il est clair que ça ne fonctionne plus entre nous. Il faut qu'on parle, Henry, mais tu n'es jamais à la maison. Va-t-il falloir que j'aille à ton satané labo pour qu'on discute ? Ce serait vraiment triste.
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Roman - Thriller

Génésis

Tueur en série MAJ vendredi 03 février 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Karin Slaughter
Undone - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par François Rosso
Paris : Grasset, février 2012
512 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-246-77611-6

Malaises dans la civilisation

Will Trent, le policier au cœur de cette intrigue tirée de l'esprit tortueux de Karin Slaughter, est constamment en train de remettre du scotch pour coller les parties éparses de son portable et pouvoir ainsi communiquer. Il est très symbolique de cette histoire où l'on met au centre l'adage de la société de communication. Tous les personnages sont pris dans leur bulle, ne veulent pas communiquer, ont fui la société comme lorsque les policiers essayent de savoir qui est l'inconnue qu'ils viennent de sauver d'une mort certaine et découvrent que c'est une jeune femme qui avait été kidnappée dans un immeuble de haut standing, mais que personne ne s'était soucié de savoir pourquoi on ne la voyait plus. Même à son travail les gens ne semblaient pas angoissés.

Génésis est un roman qui aborde de nouveau le problème des tueurs en série, mais ici le traitement biaise la routine du lecteur car il permet de suivre quatre victimes d'un tortionnaire qui arriveront toutes, d'une manière ou d'une autre, à s'en sortir, même si au prix de souffrances importantes. Surtout, le roman développe des personnages qui présentent tous, à un stade, des fêlures. Il y a évidemment le tueur en série qui prend son plaisir à torturer jusqu'à la mort ses victimes en s'appuyant sur une analyse biblique faussée. Et ensuite les deux policiers qui ont chacun une vie sentimentale problématique : la première, Faith Mitchell, est enceinte sans trop savoir de qui, et Will Trent, son coéquipier, vit une passion avec une jeune femme qui le trompe, part et revient dans une relation sado-maso étrange. Ce même Will Trent rencontre dans Génésis, le docteur Sara Linton, une femme médecin qui pleure son mari décédé en service des années plus tôt, mais ni l'un ni l'autre ne pourront oublier leurs fantômes.

Le plus fascinant dans Génésis c'est sans aucun doute la description des victimes qui se révèlent être des battantes, qui luttent contre le tueur, qui ne remercient même pas la police qui les libère, car elles sont au-delà de cela, dans leur monde de dureté, très inspiré par des valeurs spartiates. Les allers et retours entre ces personnages, les indices et l'enquête montrés dans le cadre d'un suspense habilement mené, permettent de créer un roman fort et prenant, avec une intrigue attentive au moindre hérissement des poils du lecteur et qui va culminant.

Citation

Sara parcourt du bout de son doigt l'ombre inégale où le cartilage avait auparavant retenu l'os. 'Ce n'est pas une malformation, dit-elle. On la lui a arrachée.'

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 20 janvier 2012
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