Les Derniers jours de Paris

D'un seul coup, Sjöberg comprend le pourquoi de ce verbe utilisé au passé. Ce n'est pas que sa mère la croit morte, mais parce que Dewi est devenue une autre.
Carin Gerhardsen - La Dernière carte
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Les Derniers jours de Paris

Anticipation - Historique MAJ jeudi 02 février 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 0 €

Nicolas d'Estienne d'Orves
Paris : Pocket, novembre 2011
536 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-20020-2

Roman feuilleton cataclysmique

Nicolas d'Estienne d'Orves avait placé la barre très haut avec son précédent roman, l'excellent Les Orphelins du mal, une plongée fascinante et répugnante à la fois dans la folie eugéniste des nazis, solidement documentée, qui le mettait au tout premier plan des auteurs de romans populaires modernes, descendant des feuilletonistes ou de Gaston Leroux. Peut-il rééditer une réussite pareille ? Oui... et non ! D'abord, l'histoire et les points de vue sont différents : loin d'une intrigue avec une narratrice servant de Candide, on adopte des personnages multiples. D'abord Sylvain Masson, un jeune professeur rappelant une fois de plus les héros fougueux des romans d'aventure rétros, et un personnage plus moderne passant son temps à surveiller les appartements d'une propriété, un peu comme dans le Sliver d'Ira Levin ; il est d'ailleurs dommage que la quatrième de couverture déflore une des surprises, intervenant certes tôt dans le roman, relative à son identité. L'intrigue, elle, est moins linéaire que dans Les Orphelins du mal : lors d'un été étouffant, plusieurs mystères s'entrecroisent : il y a la disparition des grands singes blancs du Jardin des Plantes, puis ensuite l'inexplicable rapt de cinq bébés. Sans compter la Seine qui connaît des crues subites... en attendant la catastrophe finale ? Mais celle-ci peut-elle être provoquée ? On le voit, Paris la Ville Lumière est quasiment un personnage du roman, suivant une vogue actuelle voulant réestimer notre Capitale comme lieu de fiction ; un Paris presque fantasmé où on ne s'étonnerait pas à croiser le fantôme de l'Opéra ou Rouletabille ! L'écriture, "classique" dans le bon sens du terme avec tout le souffle nécessaire, participe également à cette impression. Enfin, une autre ombre plane sur ces pages, celle de l'influence évidente de Serge Brussolo, auteur protéiforme et touche à tout, littérature de genre comme "blanche", dont on reconnaîtra peut-être un jour l'influence sur une bonne partie de ce renouveau du roman populaire. Il est juste dommage que, sans déflorer, l'explication ait recours à un cliché science-fictionnel quand même un brin éculé, même s'il participe à ce côté rétro ; mais bien sûr, il reste l'interrogation finale quant à savoir la part de vérité et d'affabulation dans ce qui nous est relaté... Simple minuscule scorie dans un texte érudit, écrit avec ce qui ressemble assurément à une voix originale dans le morne univers du thriller industriel, et un auteur avec qui il faudra compter. Chic, le grand roman populaire des feuilletonistes est revenu ! Mais certains diront qu'il ne nous as jamais vraiment quitté...

Citation

Ils n'avaient pas la foi, n'avaient jamais cru à ce texte de Buffon qui parlait des singes blancs. Ils avaient fini par penser que c'était un apocryphe élaboré par Bernardin de Saint-Pierre ou Daubenton ; quelque pastiche de L'histoire naturelle. En un mot : une invention.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 01 février 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page