Voyage au pays de la peur

La vie est pour moi la source de deux choses : les emmerdes et le plaisir. Comme les emmerdes viennent toutes seules, je recherche le plaisir.
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DVD - Espionnage

Voyage au pays de la peur

Géopolitique MAJ dimanche 27 mai 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 10 €

Orson Welles & Norman Foster
Scénario adapté de l'œuvre de Eric Ambler
Journey Into Fear - 1942
Serge Bromberg (présentation)
Orson Welles (acteur)
Paris : Montparnasse, février 2004
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "RKO", 21

L'Ambler du décor

Voyage au pays de la peur a tous les ingrédients d'une adaptation cinématographique d'un roman d'espionnage d'Eric Ambler. Et ça tombe plutôt bien, c'est tout juste ce que c'est ! En pleine Seconde Guerre mondiale, des agents nazis essaient d'assassiner un ingénieur américain en armement travaillant en Turquie qui va n'avoir alors de cesse de fuir le pays. Le but de cet assassinat est d'immobiliser des flottilles à Izmir et Gazipolli pendant les mois froids de la guerre, et d'offrir aux forces de l'Axe un répit crucial. L'ingénieur ne peut alors compter que sur ses seules ressources et la mansuétude du colonel Haki (brillamment interprété par un Orson Welles au sommet de l'art solitaire face à la bouteille de gnôle), qui lui fait prendre un navire pour Botoum où il sera en sécurité. Sauf que, bien entendu, les agents nazis se retrouvent à bord...

Tout depuis le début en fait un film hitchcockien. Sous les traits du remarquable Joseph Cotten, Howard Graham vit une vie somme toute paisible. S'il échappe miraculeusement à la première tentative d'assassinat (il y a derrière tout ça une histoire de prestidigitation propre aux films de l'époque : nous sommes en 1942), il comprend très vite ce qui lui arrive, et dans sa fuite trouve les ressources assujetties aux innocents. La chance sourit aux audacieux, Graham n'en est pas un au sens professionnel du terme. Il tient à revoir sa femme et multiplie les petites bévues qui d'habitude coûtent cher. Une fois embarqué, le film tourne au huis-clos avec apparition d'une femme, Dolores del Rio (la ravissante et captivante Josette Martel, qui ne s'arrête pas à moitié dans son entreprise de séduction), avec laquelle il s'épanche sans trop se compromettre, mais un peu quand même. Personne ne le croit quand il dit que l'on veut sa mort. La machination ourdie est assez complexe. On lui soutire même son arme. Cela ne l'empêche absolument pas de débarquer après moult péripéties qui donnent la chair de poule.

Le final interminable sous un orage alors que quatre hommes sont en équilibre douteux contre la façade d'un hôtel, est un modèle du genre. Réalisé en noir et blanc par Norman Foster, le film avait initialement été scénarisé par Orson Welles dans le but avoué de se retrouver derrière la caméra. Un conflit avec les studios de la RKO en a décidé autrement. Welles disparait du générique (sauf en sa qualité d'acteur). Cela n'enlève rien aux qualités techniques et artistiques de Norman Foster qui arrive à se jouer d'une brochette interlope d'acteurs avec un art distingué de la mise en scène.

Voyage au bout de la peur : 68 min. réalisé par Orson Welles & Norman Foster d'après un roman d'Eric Ambler avec Dolores del Rio, Joseph Cotten, Orson Welles, Ruth Warrick...
Présentation de Serge Bromberg.

Illustration intérieure

Notez le regard d'un Orson Welles en pleine lumière et en colonel des services secrets turcs.


Citation

Monsieur Howard Graham, vous êtes un conducteur prudent et un piéton imaginatif. Vous ne pratiquez ni l'équitation, ni l'escalade. Vous ne chassez pas le gros gibier. Vous n'avez jamais la moindre envie de vous jeter sous un train. Vous ne pensez sûrement jamais à la mort. Sauf peut-être à l'occasion, quand vous souscrivez à une police d'assurance. Monsieur Graham, votre cerveau ingénieux me comprend parfaitement. C'est très simple. On cherche à vous tuer.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 06 février 2012
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